Mais une des particularités de la sortie de Marine Le Pen est qu'elle a violemment visé le candidat aux primaires "des Republicains", Nicolas Sarkozy. La violence de cette charge inhabituelle est susceptible de faire couler beaucoup d'encre.
Marine Le Pen ajuste son tir contre le favori de la droite: "Début août, Nicolas Sarkozy a fait un déplacement secret (à Tanger exactement, ndlr) au Maroc pour rencontrer le roi d'Arabie saoudite et l'assurer de sa bienveillante amitié. Il se voudrait le champion médiatique de la lutte contre l'islamisme radical, il a été faire allégeance au promoteur mondial du wahabbisme".
Marine Le Pen intègre cette critique dans ce qu'elle appelle la "soumission du personnel politique français aux intérêts qataris et saoudiens".
Elle joue aussi la symphonie de son indépendance par rapport aux puissances étrangères comme l'Allemagne, l'Union européenne ou les banques et les multinationales.
Par les temps qui courent, être accusé de sympathie ou de complicité avec le radicalisme est un péché dont il est difficile de se relever.
Marine Le Pen n'a pas visé Nicolas Sarkozy par hasard. Entre les deux candidats, une irréconciliable compétition est à l'œuvre.
Marine Le Pen accuse Nicolas Sarkozy de braconner sur ses terres idéologiques et est convaincu que sans les voix du Front national, il ne pourra rêver d'un retour à l'Elysée.
Elle sait que seul Nicolas Sarkozy est capable de la priver de son passage au second tour et lui est convaincu que Marine Le Pen est plus difficile à battre que n'importe quel candidat à gauche dans un second tour présidentiel.