Le Comité de suivi de l’Accord de paix entre le gouvernement malien et la rébellion du nord, regroupé autour de la Coordination des mouvements d’Azawad (CMA) a démarré ce 30 septembre, à Bamako. Il s'agit de la 4ème réunion qui vise à désamorcer les tensions entre le CMA et la Plateforme, mouvement armé nordiste pro-gouvernemental.
Cette réunion intervient après la suspension des travaux de ce Comité, suite aux affrontements meurtriers survenus dans la localité d’Anefis entre les deux protagonistes.
Toutefois, la réunion risque de ne point aboutir à des résultats concrets, puisque que les deux protagonistes du nord malien se sont retirés des travaux des sous-commissions thématiques.
Selon le site d’informations "maliactu.net", les deux groupes armés dénoncent «l’intrusion de nouveaux acteurs dans le processus de mise en œuvre de l’accord». Ainsi, selon Tamani Almou Ag Mohamed, «si à chaque étape il faut faire monter de nouvelles personnes dans le bateau pour continuer, cela ne peut pas continuer, …».
Les deux parties, unies cette fois-ci, souhaitent que la médiation puisse résoudre la problématique de la représentativité des membres devant siéger au sein du Comité de suivi.
Le problème soulevé par les deux parties est lié à la présence d’un mouvement ayant signé l’accord, mais qui n’est pas reconnu par la CMA et la Plateforme. Il s’agit d’un groupe armé, regroupé au sein de la coordination «Campus 15».
Malgré cette crise, le représentant spécial de l’Union africaine dans le processus de paix, Pierre Buyoya, cité par "maliactu.net", souligne que «c’est l’éternelle question, en réalité, de la composition du Comité de suivi».
«D’abord, je constate que c’était un communiqué conjoint CMA-Plateforme. Chose assez rare. Cela signifie, peut-être, que le climat est assaini entre les deux groupes. Et s'il l'est, je pense que c'est un début pour résoudre le problème de la composition des sous commissions. Pour nous, les parties prenantes au processus étaient le gouvernement, la CMA et la plateforme», a déclaré Pierre Buyoya.
En clair, avec cette énième crise, on comprend que la crise du septentrion malien n’est pas seulement une affaire entre le Sud et le Nord, mais c’est aussi une question de leadership entre les groupes armés du Nord.