Après une semaine de protestations parfois violentes contre la politique migratoire du gouvernement — ayant poussé le président à déployer des militaires dans la ville californienne — cette manifestation s’inscrivait dans la journée nationale de contestation «No Kings», coïncidant avec une parade militaire à Washington organisée par le président.
La journée avait débuté par des danses amérindiennes devant la mairie, des percussions sur les barrières de sécurité, et des vendeurs ambulants diffusant l’odeur d’oignons frits. Puis, sous un ballon géant représentant le président américain en bébé en couche, les manifestants ont défilé dans le centre‑ville.
Une pancarte s’en prenait à l’acronyme de la police de l’immigration: ICE, dit «elle appartient dans une boisson, pas dans la rue». Nombre de pancartes visaient Trump avec divers jurons; d’autres le représentaient en Kim Jong Un.
Dans l’après‑midi, l’ambiance s’apparentait à un festival de rue, jusqu’à ce que la police intervienne subitement pour repousser les derniers manifestants, provoquant confusion et colère parmi ceux‑ci.
Des policiers montés ont chargé la foule, tandis que d’autres forces tiraient du gaz lacrymogène et des grenades assourdissantes, plusieurs heures avant le couvre‑feu de 20 h.
Une porte‑parole de la police a affirmé à KTLA qu’un «petit groupe d’agitateurs» avait commencé à lancer pierres, bouteilles et feux d’artifice sur les agents, conduisant à l’ordre de disperser la foule. La police procédait à des arrestations en cas de refus. «Nous avons été patients toute la journée.»
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Ces tensions trouvent leur origine le 6 juin, quand des manifestants avaient protesté contre des raids anti‑migrants effectués par ICE à Los Angeles. Même si les manifestations sont restées majoritairement pacifiques, elles ont été marquées par des violences — voitures brûlées, pillages, jets de feux d’artifice, coupure d’une grande voie rapide.
Le juge de la Cour suprême Stephen Breyer a estimé que ces affrontements restaient «bien loin» de la «rébellion» que le président avait évoquée pour justifier l’envoi de militaires.
Environ 700 Marines et 4.000 réservistes de la Garde nationale ont été déployés, malgré le désaccord des autorités locales démocrates. Cependant, ces troupes ne semblaient pas impliquées dans les affrontements de samedi: c’est la police de Los Angeles qui est intervenue.
«Ce n’est pas une zone de guerre», a déclaré à l’AFP Jennifer Franks, manifestante de 31 ans portant son fils, devant la mairie plus tôt. «Il n’y a aucune raison de faire venir l’armée ici. Je veux que mon enfant grandisse dans une nation où le bon sens règne.»












