Les États-Unis ont dénoncé hier lundi 8 mai la décision de la Ligue arabe de réintégrer la Syrie, plus de onze ans après son exclusion en raison de la répression d’un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre.
«Nous ne pensons pas que la Syrie mérite d’être réadmise dans la Ligue arabe à ce stade», a déclaré à la presse le porte-parole adjoint du département d’État, Vedant Patel. «Nous continuons à penser que nous ne normaliserons pas nos relations avec le régime d’Assad et nous ne soutenons pas nos alliés et partenaires qui le font», a-t-il poursuivi.
Il a toutefois ajouté que les États-Unis partagent des objectifs communs avec leurs alliés arabes en Syrie, notamment la recherche d’une solution politique à la crise, l’élargissement de l’accès humanitaire à tous les Syriens, la réduction de l’influence de l’Iran et la construction de la stabilité pour s’assurer que l’organisation État islamique ne puisse pas resurgir. Washington s’oppose de longue date à toute normalisation avec le président syrien Bachar al-Assad.
Réaction positive de la Russie
À l’opposé, la Russie, un allié clé d’Al-Assad, a soutenu l’initiative de la Ligue arabe. «Moscou se félicite de cette étape attendue depuis longtemps, qui est le résultat logique du processus de retour de la Syrie dans la “famille arabe”, qui a pris de l’ampleur», a déclaré dans un communiqué Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
Idem du côté de l’Iran, autre allié de longue date. Le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères, Nasser Kanaani, a «félicité le gouvernement et le peuple syriens d’avoir retrouvé leur place et leur siège au sein de la Ligue arabe», selon la page Twitter du ministère.
Les ministres arabes des Affaires étrangères ont réintégré dimanche dans la Ligue arabe le régime syrien, une décision qui survient alors que le président syrien a cruellement besoin d’investisseurs pour s’atteler à l’énorme chantier de la reconstruction dans son pays.
Damas est récemment sorti de son isolement, profitant notamment d’un élan de solidarité mondial en février après un séisme qui a dévasté des vastes régions syriennes et de la Turquie.