Sur un ton ferme, le directeur de cabinet du président, Patrick Strzoda, affirme, dans cette lettre, que l'Élysée ne pourrait "laisser sans réaction l'existence de relations d'affaires en France ou à l'étranger avec des intérêts privés, tout à fait incompatibles" avec les fonctions de l'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron remercié en août.
Des activités "que vous n'avez jamais révélées avant votre prise de fonctions ou qui auraient été nouées ou qui se seraient perpétuées alors que vous étiez en fonctions", insiste le directeur de cabinet.
Patrick Strzoda demande aussi à l'ancien chargé de mission à l'Elysée de fournir "toutes informations pertinentes à ce sujet ainsi que sur les rémunérations que vous auriez reçues directement ou par personnes interposées au titre de ces missions". Et il l'avertit que son courrier a été transmis au procureur de la République de Paris.
"Bien entendu nous vous interdisons de vous prévaloir d'une quelconque recommandations ou appui tacite de la présidence de la République dans la poursuite de vos activité", conclut-il.
Cette mise en garde a été envoyée samedi, après des révélations de presse, mises en lumière par Le Monde, sur la visite d'Alexandre Benalla au Tchad, trois semaines avant celle d'Emmanuel Macron venu réveillonner avec les troupes basées à N'Djamena. La présidence a précisé mercredi à l'AFP qu'Alexandre Benalla n'avait informé l'Élysée que "la semaine dernière", après son voyage de début décembre.
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Benalla a lui expliqué qu'il s'agissait d'un voyage d'affaires, portant sur des projets d'investissements au Tchad de "grands patrons du Moyen-Orient", au cours duquel il a rencontré pendant deux heures le président tchadien Idriss Déby.
Le chef de l'Etat, qui a rencontré Idriss Déby le 22 décembre, date de la lettre de Stzoda, a tenu à préciser à son homologue tchadien qu'il n'avait rien à voir avec la visite de son ex-chargé de mission, a révélé Le Monde. L'Elysée a réaffirmé jeudi que "quelles que soient les démarches qu'entreprend M. Benalla, il n'est pas un émissaire officiel ou officieux de la présidence de la République. S'il se présentait comme tel, il est dans le faux".
S'estimant accusé à tort, l'ancien chargé de mission a dénoncé jeudi des propos "diffamatoires" et "calomnieux", "sous-entendant" qu'il ait pu se "prévaloir d'une fonction, d'un titre, ou d'un pouvoir aux fins de démarchages professionnels". Selon lui, "certaines personnes de l'entourage d'Emmanuel Macron" veulent "saccager" sa vies familiale et professionnelle. "Je ne me tairai plus", a-t-il menacé.
Alexandre Benalla a été limogé de l'Elysée cet été et mis en examen pour "violences volontaires", accusé d'avoir outrepassé ses fonctions en participant à une interpellation musclée en marge des manifestations du 1er mai à Paris.