"Je rencontre des hommes comme Harvey Weinstein tout le temps", lâche Léa Seydoux, 32 ans, dès la première phrase de sa tribune, publiée sur le site du quotidien britannique.
Elle relate sa rencontre, à un défilé à une date non précisée, avec le producteur, qui insiste illico pour la voir le soir-même. "Il a flirté et m'a regardée comme si j'étais un morceau de viande", écrit-elle, soulignant qu'il avait "un air lubrique".
Il parvient à la faire monter dans sa chambre d'hôtel pour un verre. L'assistante d'Harvey Weinstein, jusqu'alors présente, s'éclipse.
"Nous parlions sur le canapé quand il a soudainement sauté sur moi et a essayé de m'embrasser. J'ai dû me défendre. Il est grand, et gros, alors j'ai dû résister vigoureusement. Je suis partie, complètement dégoûtée, mais je n'ai cependant jamais eu peur de lui car je savais dès le début à qui j'avais affaire", se souvient-elle.
Après cette expérience, Léa Seydoux affirme avoir revu à plusieurs occasions l'inévitable producteur, qui selon elle opérait à la vue de tous avec quantité de jeunes femmes.
"Tout le monde savait ce que Harvey faisait et personne n'a rien fait. Il est incroyable qu'il ait pu agir comme ça pendant des décennies et garder sa carrière. C'est seulement possible parce qu'il a énormément de pouvoir", dénonce l'actrice.
Le problème, toutefois, dépasse Harvey Weinstein, dit-elle. Elle-même a reçu des avances sexuelles de réalisateurs avec qui elle travaillait.
"Ce métier est basé sur l'apparence. Vous devez être désirable pour être aimée. Mais tous les désirs ne peuvent pas être assouvis, même si les hommes dans le milieu du cinéma croient le contraire", conclut-elle, en espérant un changement des mentalités.
Léa Seydoux, avec son témoignage, ajoute au terrible réquisitoire contre Harvey Weinstein, accusé depuis la semaine dernière de harcèlement et d'agressions sexuelles par de nombreuses femmes, actrices ou non, et qui témoignent aujourd'hui publiquement.