Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a terminé en baisse de 4,58%, 73,54 à dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance a lui perdu 4,41%, à 69,46 dollars.
«Le scénario de hausse sur lequel s’appuyait le marché était celui d’un rebond de la demande chinoise et d’une offre russe qui dégringole », rappelle Eli Rubin, d’EBW Analytics Group. «Mais d’un côté comme de l’autre, il a du plomb dans l’aile.»
La production industrielle chinoise a notamment montré une accélération bien moindre qu’attendu en avril, de même que les ventes de détail ou l’octroi de crédit.
«Les données attendues mercredi devraient confirmer la perception selon laquelle le rebond a calé et l’économie chinoise va avoir besoin de mesures de relance » gouvernementales, a abondé, dans une note, Edward Moya, d’Oanda.
Les indices d’activité PMI pour le mois de mai du Bureau national des statistiques (BNS) vont ainsi renseigner davantage sur l’état de l’économie chinoise.
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Quant aux exportations russes, elles se situent actuellement bien au-dessus de leur niveau de début février, quand les autorités s’étaient engagées à réduire leur production de brut de 500.000 barils par jour.
Selon l’agence Bloomberg, la Russie prévoit même d’augmenter d’un tiers ses exportations de gazole en juin par rapport à mai, soit environ 500.000 barils par jour.
En outre, «il est difficile de s’engager de nouveau dans le pétrole alors qu’approche une réunion de l’Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés de l’accord Opep+) dont on n’attend pas de nouvelle baisse» de production, a ajouté Edward Moya, au sujet du rassemblement ministériel organisé dimanche.
A l’ensemble de ces facteurs, Eli Rubin a superposé le dossier du plafond de la dette américaine.
Maison Blanche et opposition républicaine au Congrès ont annoncé samedi avoir trouvé un accord pour éviter le défaut de paiement, «mais on voit des signes de résistance à la Chambre des représentants» quant à la teneur de ce compromis, souligne l’analyste.
«Tant que le texte n’aura pas été adopté (il doit être voté par le Congrès), le risque d’une crise n’est pas écarté», estime-t-il, ce qui pèse sur les cours de l’or noir.