"L'Algérie est confrontée à un redoutable dilemme. Son économie fondée sur la greffe d'un Etat-providence de type européen sur des structures soviétiques est en ruine. Sa société est de nouveau au bord de la guerre civile.
Sa dictature militaire est en apesanteur avec la double perte de la foi dans le régime et de la cohérence de l'appareil répressif qui régnait par la terreur", a-t-il fait remarquer, soulignant que seules de profondes réformes assurant l'ouverture et la libéralisation de l'économie peuvent permettre d'éviter une faillite programmée à un horizon de deux ans avec l'épuisement des réserves de change.
Sous le titre "l'Algérie en sursis", le chroniqueur relève que "le pouvoir est trop fragile pour ce qu'il a de fort et trop fort pour ce qu'il a de fragile pour réaliser les changements nécessaires", rappelant que ce pays n'a dû son illusoire stabilité depuis les années 1970 qu'à la rente des hydrocarbures qu'elle a dilapidée.
"La paix civile n'est maintenue que par le déversement d'aides sociales qui absorbent 26% du PIB et constituent le dernier lien entre le pouvoir et les citoyens", a-t-il poursuivi, affirmant que le régime est à l'agonie, la société est minée par l'islamisme et le terrorisme demeure endémique, alors que le pouvoir algérien se décompose.
Il a par ailleurs mis en garde contre le basculement de l'Algérie dans le chaos ce qui, a-t-il dit, déstabiliserait l'ensemble du Maghreb et provoquerait une vague d'immigration vers l'Europe très supérieure à celle déclenchée par la guerre de Syrie.
"Ni la France ni l'Europe ne peuvent se désintéresser de l'Algérie et des secousses qui s'y préparent", a-t-il conclu