L’armée algérienne a effectué, ce dimanche 13 mai, des manœuvres militaires à la frontière libyenne. Une opération dirigée par le chef d’Etat-major, Gaid Salah et qui consiste, dit-il, à mener un exercice tactique pour contrer une attaque non conventionnelle. Les dirigeants de l’Armée nationale populaire (ANP) ont bombardé les médias algériens de photos de cet exercice, sans toutefois expliquer pourquoi il se déroule à la frontière d’un pays miné par ses propres conflits internes.
Autant dire que la gent militaire qui commande notre voisin d'une main de fer voit des ennemis partout derrière ses frontières. Touchée par un syndrome de victimisation depuis la guerre d’indépendance, l’Algérie vit toujours sur un passé vieux de plus d’un demi-siècle. A tel point que cinquante-six ans après la révolution, ce sont les mêmes qui sont aux commandes de l’Etat.
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Le temps s’est figé dans ce pays, tant au niveau social, économique, politique que militaire. Et comme les choses s’enveniment de jour en jour, les militaires doivent détourner l’attention du peuple vers des ennemis imaginaires. Les militaires ne cessent de désigner le Maroc comme étant le plus grand danger qui guette l’Algérie.
C’est pour cela qu’ils ont abrité à Tindouf une bande armée qu’ils utilisent pour alimenter la haine contre le Maroc. C’est pour cela, aussi, qu’ils multiplient les manoeuvres militaires à la frontière avec le Maroc, la dernière étant celle dénommée «Déluge». Une opération qui a mobilisé 10 à à 12 000 hommes tout au long de la frontière avec le Maroc. En 2016, l’armée algérienne s’est déplacée à Tindouf pour effectuer des manœuvres auxquelles ont certainement participé des séparatistes du Polisario qui campent dans cette région. Autant dire que l’ANP voit des ennemis partout en Libye, au Maroc, en Tunisie, au Mali et au Niger, pays vis-à-vis desquels elle ouvre des fronts d’attaques verbales et de tension.
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Du coup, l’Algérie s’isole dangereusement de son environnement avec une armée inexpérimentée qui n’a jamais combattu. Il est vrai qu’elle est considérée comme une puissance en Afrique avec le considérable matériel qu’elle achète avec un budget qui avoisine les 10 milliards de dollars par an. Mais tout le monde sait que faute d’entretien et de formation, tout cet arsenal a fini par être rouillé. A tel point que l’Algérie détient le triste record du monde en crashs d’avions militaires. C’est dire que le véritable ennemi de l’Algérie risque d’imploser de l’intérieur face à une situation sociale critique malgré la manne d’argent que génère le pétrole depuis des décennies.