Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, devait bel et bien recevoir en audience le Premier ministre français, Bernard Cazeneuve, jeudi 6 avril, à 16 heures, dans sa résidence médicalisée à Zéralda, située dans la banlieue ouest d'Alger. Un document reproduit par notre confrère Le Matin d'Algérie, dimanche 9 avril, certifie que l'audience était officiellement programmée mais n'a pas pu se tenir. Il s'agit en effet du planning (voir exemplaire du planning ci-contre) qui a été remis aux journalistes par le protocole du Premier ministre français, faisant mention d'une "audience du président de la République algérienne démocratique et populaire S. Exc.M. Abdelaziz Bouteflika" à 16h à la résidence médicalisée de Zéralda.
C'est un argument en béton pour prouver que ladite audience a été annulée, contrairement aux allégations colportées par des sources du gouvernement algérien et relayées par notre confrère "Tout sur l'Algérie" selon lesquelles "aucune rencontre n'était programmée entre le président Abdelaziz Bouteflika et le Premier ministre français, Bernard Cazeneuve"!
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Toujouts selon le Matin d'Algérie, "il était même convenu que la rencontre soit filmée (avec des séquences Poolées), avec à l’issue de la rencontre, une déclaration à la presse du Premier ministre français".
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Mais voilà, rien de tout cela ne s'est réalisé, ce qui soulève encore une fois la question qui taraude tous les esprits: pourquoi cette rencontre a été programmée et annulée, autant que l'ont été les rencontres au sommet, d'un côté entre Bouteflika et la chancelière allemande Angela Merkel (20 février 2017), et de l'autre, entre Bouteflika et le président iranien Hassan Rohani (9 mars 2017).
Bien d'autres activités officielles du président algérien ont été annulées le mois dernier, notamment le mini-sommet qui devait réunir le président Bouteflika, le président tunisien Essebci et le maréchal Sissi à Alger pour discuter de la question libyenne. En somme, une cascade d'annulations qui nourrissent davantage les inquiétudes sur l'état de santé du "président fantôme". Et ce ne sont surtout pas ces dénégations infondées d'Ould Abbès (patron du FLN), ni les assurances mi-sérieuses et mi-solennelles de Sellal, et moins encore ces déclarations lénifiantes et néanmoins ampoulées de Ramtane Lamamra (ministre des AE) qui vont démontrer le contraire.
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Pas plus d'ailleurs que cette apparition éclair de Bouteflika à la télévision publique, le 19 mars, recevant son ministre Abdelkader Messahel, ou cette autre apparition cathodique mutique, le 28 mars, aux côtés du président du Congo-Brazzaville, Denis Sassous Nguesso.
Au lieu de rassurer, ces apparitions ont plutôt dopé les spéculations sur l'état d'un président incapable du minimum de motricité. Bien malin serait celui qui nous dira comment un président incapable de remuer ses lèvres pourrait gouverner un pays quatre fois plus grand que la France!