Dans cet entretien, le militant Salah Dabouz dresse un état des lieux sans concession sur la liberté d'expression et les violations des droits humains en Algérie, pourtant consacrés dans la Constitution, et explique comment les autorités trouvent encore des artifices pour arrêter et empêcher les activités de l'opposition et de la société civile.
«Il est bien connu que ceux qui violent la loi en Algérie en toute impunité, ce sont les autorités», dit-il, soulignant que d’un côté, vous avez une Constitution qui contient des dispositions «sous forme de belles phrases» qui garantissent des droits aux citoyens, mais d’un autre côté, «vous n’avez aucun mécanisme efficace qui peut servir aux citoyens de moyens de protection contre tous les abus d’autorité qui sont commis tous les jours».
Il a, à ce propos, fait constater que les rassemblements permis par la Constitution sont traités comme des attroupements interdits par le Code pénal sans que les conditions légales d’attroupement ne soient réunies.
Interpellé sur les violations qu’endurent les Algériens au quotidien, le militant des droits de l’Homme a indiqué que «certains dépassements sont choquants, en ce sens que des médecins, des enseignants, des juges, des avocats, des syndicalistes, des ouvriers, des citoyens (…) subissent l’inquisition».
Au sujet de l'action de Hadda Hazem, directrice du quotidien "El Fadjr", obligée de faire une grève de la faim pour défendre l'avenir de son journal, Dabouz a indiqué que la journaliste «résiste à un abus d’autorité commis contre elle par de hauts fonctionnaires qui voudraient la réduire au silence».
Notant que derrière cette action, Hazem mène aussi un combat pour la liberté de la presse, il a assuré qu’il apporte tout son soutien et sa solidarité à ce combat «qui s’inscrit parmi les objectifs pour lesquels nous luttons qui sont la liberté de la presse, la liberté d’expression, l’égalité de tous les citoyens devant la loi et la non-discrimination entres les hommes et les femmes».