L’émir du Koweït, cheikh Meshal al-Ahmad al-Sabah, a approuvé le dimanche 12 mai l’installation d’un nouveau gouvernement, le neuvième en quatre ans et le deuxième depuis son intronisation en décembre, sur fond de crise politique dans le pays.
Selon l’agence de presse officielle KUNA, le nouvel exécutif est dirigé par le cheikh Ahmad Abdallah al-Ahmad al-Sabah et comprend 13 ministres. Les titulaires des portefeuilles des Affaires étrangères, du Pétrole et de la Défense n’ont pas changé. Le nouveau cabinet, le 46ème de l’histoire du Koweït depuis l’adoption du système parlementaire en 1962, comprend également deux femmes.
Cette annonce intervient deux jours après la dissolution du Parlement par l’émir et la suspension de certains articles de la Constitution pour une période n’excédant pas quatre ans, à peine six semaines après les élections tenues début avril.
Le vendredi 10 mai, l’émir avait annoncé dans la foulée qu’il assumerait lui-même des fonctions gouvernementales, accusant certains députés de chercher à «interférer» avec ses pouvoirs régaliens.
Le Parlement devait se réunir pour la première fois ce lundi 13 mai. Mais plusieurs députés ont refusé de participer au gouvernement. La constitution du Koweït exige qu’au moins un député détienne un portefeuille ministériel jusqu’à ce que la formation du gouvernement soit achevée. Mais le Premier ministre désigné n’est pas parvenu à convaincre un seul député de participer.
Le Koweït, membre de l’Opep, est doté d’un Parlement influent, même si les clés du pouvoir restent essentiellement aux mains de la famille régnante des al-Sabah. Les députés, élus pour quatre ans, disposent d’importantes prérogatives, et leurs querelles permanentes avec l’exécutif ont abouti à une valse de gouvernements.
Le Koweït, frontalier de l’Arabie saoudite et de l’Irak, renferme 7% des réserves mondiales de brut. Il possède l’un des fonds souverains les plus puissants au monde. Cependant, les crises à répétition ont empêché l’adoption des réformes pour diversifier son économie.