«Nous avons découvert que les dépendances, qui étaient des éléments constitutifs de la paix, sont aussi des armes qui peuvent se retourner contre nous», a déclaré M. Borrell, soulignant la «dépendance excessive de l’Europe au gaz russe».
Celle-ci a été mise en exergue par l’invasion russe de l’Ukraine, Moscou ayant restreint ses livraisons de gaz en Europe et forcé le continent à trouver d’autres voies d’approvisionnement.
Selon lui, cette dépendance a «laissé penser à (Vladimir) Poutine qu’il pouvait envahir l’Ukraine en toute impunité parce que l’Europe, prisonnière de notre consommation de gaz provenant à 40% de Russie, ne réagirait pas».
«Nous voulons éviter que notre relation avec la Chine nous rende dépendants comme nous l’avons été de la Russie», a-t-il ainsi affirmé durant son intervention lors du Sommet ibéro-américain à Saint-Domingue, en République dominicaine.
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Le chef de la diplomatie de l’UE a estimé que 2023 était une «année-clef» pour conclure des accords ailleurs, avec l’Amérique latine notamment, en vue du sommet entre l’UE et la Communauté des états latino-américains et caribéens (CELAC) mi-juillet.
«L’Europe et l’Amérique latine ont l’occasion de montrer que leur relation commerciale est toujours source de progrès», a poursuivi M. Borrell, ajoutant que les investissements européens en Amérique latine sont plus élevés qu’en Russie, en Chine, en Inde et au Japon «réunis».
Selon un rapport de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes de l’ONU (CEPAL), 36% des 142 milliards de dollars d’investissements étrangers dans la région sont provenus d’Europe en 2021.