Le porte-parole du gouvernement, Mohamed Momani, a annoncé l'arrestation du suspect sans l'identifier. "Les investigations sont en cours mais les premiers indices font penser à un acte individuel et isolé", a ajouté M. Momani.
Cinq membres des services des renseignements avaient péri tôt lundi matin dans une attaque contre leur bureau dans le camp de réfugiés palestiniens de Baqa'a, à 20 km au nord d'Amman.L'attaque, qui coïncidait avec le premier jour de ramadan, n'a pas été revendiquée jusqu'ici.
Une sources des services de sécurité a précisé à l'AFP que le suspect, un Jordanien de 20 ans, avait été arrêté dans une mosquée dans la région de Salt au nord d'Amman.
Le suspect, qui était armé, a résisté aux policiers avant d'être arrêté, selon la même source qui a fait état d'un policier blessé.
Ouvert en 1968 pour accueillir les réfugiés palestiniens après la guerre israélo-arabe de 1967, le camp de réfugiés de Baqa'a est devenu une ville rongée par la pauvreté et le chômage. Il compte plus de 100.000 réfugiés enregistrés auprès de l'agence des Nations unies pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA).
Dans la matinée une source des services de sécurité avait indiqué à l'AFP que "selon les informations préliminaires, l'attaque (avait) été menée par une seule personne qui a tiré sur les martyrs (...) d'une arme automatique avant de prendre la fuite".
Cette source n'était pas en mesure de préciser si l'assaillant venait du camp de Baqa'a.Les cinq victimes ont été enterrées dans l'après-midi, chacune dans sa ville d'origine, en présence de centaines de personnes dont des membres des services de sécurité.
“Sédition”"Le choix de ce camp pour perpétrer cette attaque est une tentative de semer la sédition (entre Palestiniens et Jordaniens) dans ce pays", a déclaré à l'AFP un ancien député, Mahmoud al-Kharabcha, qui se trouvait sur les lieux.
La Jordanie accueille au total deux millions de réfugiés palestiniens enregistrés par l'UNRWA."Ce qui s'est passé était prévu. La Jordanie se trouve au coeur du cyclone et partage de longues frontières avec la Syrie et l'Irak", a ajouté M. al-Kharabcha.
Dans un communiqué, les Frères musulmans, principale force d'opposition dans le pays, ont condamné "un crime odieux et un acte terroriste lâche", soulignant la "nécessité de préserver la stabilité du pays".
Jusqu'ici, la Jordanie a été relativement épargnée par les violences qui secouent ses voisins irakien et syrien. Mais le royaume participe depuis 2014 à la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, conduite par les Etats-Unis.
En mars, Amman avait annoncé avoir déjoué des attaques de l'EI après un vaste coup de filet qui s'était soldé par la mort de sept jihadistes présumés.
En novembre, un policier jordanien avait tué cinq personnes par balles, dont deux instructeurs américains et un sud-africain avant d'être abattu, dans un centre de police près d'Amman.
Cette attaque, dont les motivations restent inconnues, avait eu lieu dix ans jour pour jour après une série d'attentats meurtriers revendiqués par Al-Qaïda contre des hôtels à Amman, dans lesquels une soixantaine de personnes avaient été tuées.