Ce montant représente la totalité des pénalités infligées à la mendiante qui faisait la manche avec son fils en bas âge, dont 17.000 euros (187.000 DH environ) en un seul mois, rapporte des médias autrichiens qui notent que si l’amende n’est pas payée, la mendiante risque trois ans de prison.
Dans des déclarations à la presse, son avocat, Anton Schäfer s’est dit sidéré par le montant de l’amende infligée aux mendiants, 450 euros (4950 DH) à chaque interpellation, jugeant que l’interdiction de la mendicité n’est pas légale, d’autant que la Cour constitutionnelle avait reconnu, il y a quelques années, que "la mendicité silencieuse" est un droit fondamental.
Il a aussi fait remarquer que l’amende devrait être, tout le moins, proportionnelle au revenu, sachant que la mendiante a déclaré percevoir entre 20 et 30 euros par jour.
De même, une députée du parti des Verts (Die Grünen) au Parlement régional du Vorarlberg, Nina Tomaselli, s’est insurgée contre l’interdiction de la mendicité qu’elle juge comme une atteinte aux Droits de l’Homme. Et de souligner que la peine infligée à cette mendiante représente un risque très grave sur son existence, d’autant plus qu’elle a cinq enfants en charge.
En Autriche, l’interdiction de la mendicité n’est pas de rigueur dans tous les Länder (Etats-régions) et diffère d’un Land à l’autre. Certains sont sévères, d’autres le sont moins, ou encore choisissent une démarche du juste milieu comme Salzbourg où les autorités locales avaient décrété l’année dernière une interdiction sectorielle de la mendicité.
Cette mesure prévoit d’interdire aux mendiants l’accès à certains quartiers et sites de la ville, établissant également les heures où il est permis de faire la manche. Entre 8h et 19h, 7h et 14h, 10h et 19h, selon les lieux.
Pour les responsables de la mairie de la ville de Mozart, constituée majoritairement de sociaux-démocrates (SPÖ) et de conservateurs (ÖVP), cette mesure est une bonne parade pour, au moins, apaiser la colère des habitants qui se plaignent de plus de plus des mendiants originaires principalement de la Roumanie.
Mais pour les élus du parti autrichien de la liberté (FPÖ-extrême droite) et d’autres partis de droite, il s’agit de décréter une interdiction générale de la mendicité et de mener une répression impitoyable contre la mendicité organisée et agressive, estimant que la plupart des mendiants appartiennent à des réseaux reliés à des organisations criminelles en Europe de l’Est.
Ils appellent également à la création d’une police spéciale contre les mendiants, tout en leur interdisant l’accès à certains lieux et établissements comme les écoles, les maisons de retraite, les cimetières ou encore les parcs de loisirs et les aires de jeux pour enfants.