Une telle livraison d’armes n’améliorera pas «l’image» de la Corée du Nord et «ils en paieront le prix au sein de la communauté internationale», a déclaré le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, faisant part de «discussions actives» entre Moscou et Pyongyang à ce sujet.
M. Sullivan a reconnu ne pas être en mesure de dire précisément quels types d’armes seraient livrées. «Cela reste une question ouverte quant à savoir quel type de matériel et la qualité de ce matériel qui pourrait être livré», a-t-il dit.
Mais «cela en dit long sur la Russie qui doit ainsi se tourner vers un pays comme la Corée du Nord pour renforcer ses capacités de défense».
Moscou a refusé mardi de confirmer la tenue d’un tel sommet entre le président russe et le dirigeant nord-coréen, mais a évoqué la possibilité d’exercices militaires conjoints.
«Non, nous ne pouvons pas (confirmer), nous n’avons rien à dire sur ce sujet», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov à propos des affirmations de la Maison Blanche.
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a par ailleurs annoncé lundi que les deux pays discutaient de la possibilité d’organiser des exercices militaires conjoints.
«Nous en discutons avec tout le monde, y compris avec la Corée du Nord. Pourquoi pas? Ce sont nos voisins», a déclaré le ministre, cité par l’agence TASS, à des journalistes.
Obus d’artillerie
Lundi, la Maison Blanche a affirmé que Kim Jong Un avait l’intention de se rendre en Russie pour discuter de ventes d’armes avec Vladimir Poutine.
Elle avait également dénoncé la visite fin juillet de M. Choïgou en Corée du Nord, où il a assisté à un défilé militaire aux côtés de Kim Jong Un, pour «tenter de convaincre Pyongyang de vendre à la Russie des munitions d’artillerie».
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«Comme nous l’avons déjà dit, des négociations sur la fourniture d’armes entre la Russie et la Corée du Nord progressent activement», avait indiqué à la presse Adrienne Watson, une porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Et «nous savons que Kim Jong Un souhaite que ces négociations continuent, avec notamment un échange diplomatique au plus haut niveau en Russie».
Selon le quotidien américain The New York Times, Moscou cherche à obtenir de Pyongyang des obus d’artillerie et des missiles antichars, tandis que M. Kim serait en quête de technologies de pointe pour des satellites et des sous-marins à propulsion nucléaire ainsi que d’une aide alimentaire.
Pour Washington, de tels accords en matière d’armement «violeraient les résolutions du Conseil de sécurité» sanctionnant la Corée du Nord.
Des responsables américains ont aussi affirmé au quotidien que M. Kim se rendrait probablement en train blindé dans le courant du mois à Vladivostok, sur la côte pacifique de la Russie, non loin de la Corée du Nord, pour y rencontrer M. Poutine.
Vladivostok accueille du 10 au 13 septembre le Forum économique oriental qui a accueilli l’an dernier des représentants de 68 pays.
Un responsable au ministère sud-coréen de l’Unification a déclaré à l’AFP que plusieurs éléments «indiquaient» que les discussions entre Pyongyang et Moscou sur de futures livraisons d’armes progressaient.
«Inéluctable»
Les déplacements à l’étranger de M. Kim sont rares. Outre ses voyages à Singapour et au Vietnam en 2018 et 2019 pour des sommets avec le président américain de l’époque Donald Trump, Kim Jong Un a effectué quatre visites en Chine. Il a aussi déjà rencontré M. Poutine à Vladivostok en 2019.
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Washington a déclaré la semaine dernière que Pyongyang avait fourni des roquettes d’infanterie et des missiles à la Russie en 2022, destinés à être utilisés par le groupe paramilitaire privé Wagner.
La semaine dernière, Washington, Londres, Séoul et Tokyo ont déclaré que tout accord visant à accroître la coopération Russie-Corée du Nord violerait les résolutions du Conseil de sécurité interdisant les ventes d’armes à Pyongyang, que Moscou a approuvées.
A la suite de la visite de M. Choïgou à Pyongyang, d’autres responsables russes se sont rendus en Corée du Nord pour des entretiens de suivi, ont-ils ajouté.
Selon Cho Han-bum, chercheur à l’Institut coréen pour l’Unification nationale, des sanctions internationales ne permettront pas d’empêcher un quelconque échange d’armes entre Pyongyang et Moscou.
La Russie et la Corée du Nord ne s’inquiètent «pas» des sanctions car les deux pays en font déjà l’objet, estime-t-il, ajoutant que la coopération militaire entre les deux pays semble «inéluctable».