Hicham Aboud l’a échappé belle. Ce lundi matin, il a fait sa première apparition depuis son enlèvement jeudi dernier. Le journaliste et opposant politique algérien a déclaré avoir été enlevé par un «groupe terroriste travaillant à la solde des renseignements algériens». Selon lui, aucune autorité au monde n’aurait dépensé tant d’argent ou recruté un groupe mafio-terroriste pour l’enlever «à part les services de renseignements algériens».
Apparemment, faute de pouvoir le conduire directement à Alger, ses ravisseurs se sont surtout intéressés à ses téléphones qui contiennent une mine d’informations sur ses comptes, ses réseaux et les coordonnées de ses connaissances. Hichem Aboud se trouve actuellement dans la région de Séville en Andalousie, a-t-il déclaré.
Dimanche soir déjà, deux sources concordantes, à savoir le journaliste Abdou Semmar et l’avocat du porté disparu, Dalil Essakali, avaient confirmé la bonne nouvelle. Le journaliste et virulent opposant au régime d’Alger a été retrouvé vivant mais souffrirait toutefois de séquelles des violences subies durant l’enlèvement.
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La piste de l’enlèvement, principalement retenue dès l’annonce de sa disparition, a été confirmée par l’arrestation de deux, ou quatre, des ravisseurs qui seraient actuellement en garde à vue dans des locaux de la police espagnole à Barcelone. Une enquête a été ouverte pour déterminer les conditions de cet enlèvement qui aurait pu se terminer par l’assassinat de l’opposant ou, plus difficile à réaliser, son transfert vers l’Algérie.
L’avocat de Hichem Aboud a déclaré dimanche qu’il pourrait déposer plainte aussi bien en France où réside la victime qu’en Espagne où elle a été enlevée. Dalil Essakali, interrogé dimanche soir sur la chaine TV en streaming Al Magharibia, dit espérer que son client, si son état de santé le lui permet, pourra organiser une conférence de presse lundi soir.
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Selon cet avocat, il est très probable que l’objectif premier des ravisseurs était de remettre Hichem Aboud aux mains des autorités algériennes.
Mais tout porte à croire que le gang avait pour mission de lui subtiliser son matériel électronique pour le confier à un consulat algérien en Espagne et le faire expédier, via une valise diplomatique, vers Alger. Un modus operandi révélateur des pratiques mafieuses de la junte militaire au pouvoir à Alger.
