La commission interministérielle mise en place se compose entre autres des ministres en charge de l’environnement, de la Jeunesse, de l’Energie et de celui de l’Administration du territoire et de la décentralisation. Elle a reçu pour cahier de charge de réfléchir sur «la problématique de l’insalubrité à Conakry» dans un premier temps.
A sa première réunion tenue lundi 2 février, cette équipe a affiché sa détermination à élaborer «un mécanisme permanent de propreté pour la ville de Conakry», à l’opposé des campagnes d’assainissement éphémères «Conakry, ville propre !» lancées sporadiquement par le gouvernorat, au gré des visites présidentielles, et parfois sur fond de démagogie.
Au cours de sa première concertation, la commission interministérielle a identifié un premier défi : à savoir l’implication réelle de tous les acteurs concernés. «Chacun doit pouvoir jouer son rôle depuis la production jusqu’au traitement, en passant par la collecte et le transport des déchets», a estimé le ministre de l’Energie, Cheick Taliby Sylla. «Les communes, le gouvernorat et l’administration centrale, chacun doit pouvoir prendre ses responsabilités», a-t-il déclaré.
L’insalubrité en Guinée constitue un véritable casse-tête pour les autorités. Dans la capitale Conakry, où les statistiques du gouvernorat font état d’environ 1200 tonnes de déchets produites quotidiennement, les immondices résistent aux différentes politiques, et représentent un danger réel pour l’environnement.
En juillet 2014, un budget colossal de 36 milliards de francs guinéens (environ 4,7 millions de dollars) avait été adopté, sur initiative de la Primature, pour assainir Conakry sur une période de six mois. Ce fonds, destiné à financer toute la chaîne, avait été englouti sans aucun résultat probant.
Il faut aussi dire que si la gestion des immondices se complique, c’est en partie à cause de l’absence de PME mieux équipées pour le ramassage.
Du coût, certains citoyens n’hésitent pas à transformer les rues et les caniveaux en dépotoirs. Pour mettre un terme à cette attitude, le ministre de l’Intérieur s’est vu dans l’obligation d’inviter la gendarmerie et la police à «arrêter» et «traduire» devant les juridictions compétentes toute personne qui jetterait des ordures sur les voies publiques.
Pour la commission de 7 ministres, il s’agira soit d’envisager l’élaboration d’un programme de récupération et de valorisation des déchets et la création d’autres décharges (celles actuellement disponibles étant en plein centre de Conakry), ou tout simplement de décider de la privatisation du secteur. Les politiques publiques ayant montré leur limite jusque-là.