A peine les premières tendances sont-elles connues que les sept candidats de l’opposition qualifient le vote du 11 octobre comme une «mascarade électorale». Fraudes et irrégularités dans les procédures dans certains bureaux de vote, c’est en substance à ces deux aspects que se résume le grief des opposants au régime d’Alpha Condé.
Alors que ce dernier affirmait hier accepter l’issue des votes, quel qu’en soit le résultat, des incertitudes pèsent sur le bon déroulement et la transparence du scrutin. «Les opposants ont tenu une conférence de presse pour dénoncer les irrégularités constatées dans les différents bureaux de vote à travers le pays et sa diaspora», rapporte-t-on sur le site de l’Agence guinéenne de presse (AGP). L’organe rapporte que c’est devant un parterre de journalistes de la presse nationale et internationale que ces dénonciations se sont faites.
Les opposants n’ont pas hésité à qualifier le déroulement du scrutin du 11 octobre de «mascarade électorale ». Selon l’AGP, les leaders politiques envisagent par ailleurs d’user de «tous leurs droits, reconnus par la Constitution guinéenne, pour se faire entendre et satisfaire leurs différentes revendications». Ce qui n’annonce rien de positif.
Dans la liste des contestataires, figurent évidemment Cellou Dalein Diallo de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), Sidya Touré de l’Union des Forces Républicaines (UFR), Marie Madeleine Dioubaté du Parti des Ecologistes de Guinéens (PEG), Faya Lansana Millimono du Bloc Libéral (BL), Georges Ghandi Farguet Tounkara et Lansana Kouyaté du PE.D.N, ainsi que Papa Koly Kourouma de GRUP. «En aucun cas, nous n’accepterons les résultats qui seront publiés par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI)», a déclaré Lansana Kouyaté du PE.D.N, cité par l’AGP.
Les propos sont plus véhéments chez Cellou Dalein Diallo. Repris par plusieurs médias locaux, ce dernier vise directement la crédibilité et la transparence de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), institution organisatrice des élections. «Nous n’avons pas d’institutions fortes, pas de justice crédible, encore moins, une CENI compétente. Donc, s’il y a lieu de manifester, nous le ferons. Il faut qu’on dise la vérité», a martelé la tête de fil de l’UFDG, principal parti d’opposition. Ce dernier de signaler, pour étayer sa position, que les candidats n’ont, jusque-là, reçu aucun procès verbal émanant des bureaux de vote. «C’est une manière de nous empêcher dans nos revendications», scande-t-il.
Rappelons que huit candidats étaient en lice aux élections présidentielles du 11 octobre dernier. Plusieurs actes de violence ont déjà été relevés lors de la campagne électorale.