Guinée: adoption du budget de l’Etat pour 2016

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L’Assemblée nationale guinéenne a adopté, samedi 16 janvier, le budget de l’Etat pour l’exercice 2016. Il s’équilibre en recettes et dépenses à la somme de 14538,72 milliards de francs guinéens. Les élections présidentielles sont derrière le retard de l'adoption de la loi de finances 2016.

Le 18/01/2016 à 18h03

La Loi des finances initiale 2016 approuvée par le législateur prévoit des recettes estimées à 13797,74 milliards de francs guinéens. La contribution du secteur minier est attendue à hauteur de 1823,73 milliards de francs, contre 1504,60 milliards de francs en 2015.

Les dons prévus sont évalués à 1921,87 milliards de francs guinéens. Ils seront apportés par l’Agence française de développement, les Fonds d’Abu Dhabi, la Banque mondiale, l’Union européenne et la Banque africaine de Développement.

Pour une mobilisation plus accrue des recettes, la TVA devrait passer de 18% à 20%. Le gouvernement entend aussi instaurer une taxe sur la consommation téléphonique, Internet et SMS. Les dépenses au titre de l’exercice sont quant à elles chiffrées à 14538,72 milliards de francs guinéens.Le budget présente un déficit de 740,982 milliards. Un gap qui sera comblé par des emprunts et un amortissement de la dette publique.

Les projections macroéconomiques font état d’une croissance de 4% du PIB. Le taux d’inflation devrait se maintenir à un chiffre.

Il convient de dire que l’adoption du projet de budget intervient dans un contexte économique difficile pour la Guinée, caractérisé par une croissance nulle en 2015 en raison de la fièvre à virus Ebola, l’amenuisement des réserves de changes de la Banque centrale et un endettement très fort de l’Etat dans les livres de la Banque centrale.

Dans ce contexte, l’Etat entend accorder une place de choix aux investissements dans les infrastructures routières et énergétiques. Par ailleurs, il compte mettre en place un climat attrayant en vue de favoriser l’arrivée de capitaux étrangers et relancer l’économie déjà anémiée.

De quoi rassurer le Dr Ousmane Kaba, président de la Commission des Affaires économiques et financières, du Plan et de Coopération de l’Assemblée nationale. Il a apprécié un budget «courageux» qui restaure l’équilibre macroéconomique. «Tous les départements, y compris la présidence de la République, ont subi des réductions de 40% de leur budget», a-t-il signifié, précisant que «c’est un budget qui préserve l’avenir du pays puisque 35% sont consacrés à l’effort d’investissements».

Le principal parti d’opposition, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a voté contre ce budget, arguant que les nouvelles dispositions fiscales affecteront le panier de la ménagère. «Le moment ne se prête pas à une augmentation du taux de la TVA, alors que l’Etat a d’autres sources de recettes intérieures faiblement mobilisées», a signifié son vice-président Fodé Oussou Kaba. «Il est impossible de mettre en œuvre ce budget. Les hypothèses macroéconomiques sont irréalistes», a-t-il jugé.

Par Ougna Elie Camara
Le 18/01/2016 à 18h03