Le Premier ministre indien Narendra Modi a réitéré son appel à un règlement pacifique du conflit en Ukraine vendredi lors d’une visite à Kiev, décrite comme « très symbolique et historique » par son hôte, le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
La visite de M. Modi, dont le pays entretient traditionnellement d’excellentes relations avec Moscou, intervient à un moment où un règlement diplomatique semble difficile entre la Russie et l’Ukraine, deux ans et demi après le début de l’invasion russe à grande échelle.
Aux côtés de Volodymyr Zelensky, le Premier ministre indien a expliqué être «résolument favorable à la paix» entre les deux belligérants. «Nous nous sommes tenus à l’écart de la guerre avec beaucoup de conviction. Cela ne signifie pas que nous étions indifférents», a-t-il dit devant les journalistes.
L’Inde tente de maintenir un équilibre délicat entre la Russie, avec laquelle elle a noué de solides liens, et les nations occidentales qui soutiennent Kiev. À Washington, la Maison Blanche a estimé que si cette visite pouvait contribuer «à mettre fin au conflit conformément avec la vision de Zelensky pour une paix juste, alors nous pensons que cela pourrait s’avérer utile».
Narendra Modi a toujours évité de condamner explicitement l’invasion russe de l’Ukraine et l’Inde s’est abstenue au moment des votes de résolutions de l’ONU pouvant être hostiles à Moscou. Début juillet, le Premier ministre indien s’était déplacé à Moscou, où il avait rencontré le président russe Vladimir Poutine. Il avait salué leurs échanges «fructueux» et «des décisions importantes pour renforcer la coopération » bilatérale dans «le commerce, la sécurité, l’agriculture et la technologie».
Plusieurs autres puissances, à commencer par la Chine, ont essayé, depuis le début de la guerre, de faire office de médiateur pour mettre fin au conflit russo-ukrainien. Sans succès, pour l’heure, tant les exigences des uns et des autres semblent inconciliables.
Aides et sanctions américaines
Le déclenchement, le 6 août, d’une offensive ukrainienne surprise sur le sol russe, dans la région frontalière de Koursk, a soulevé encore plus d’incertitudes, tandis que les troupes russes continuent parallèlement de gagner du terrain dans l’est de l’Ukraine.
Les États-Unis ont par ailleurs décidé de la livraison prochaine d’un nouveau paquet d’aide militaire, notamment des missiles antiaériens, à l’Ukraine, a annoncé le président Joe Biden après avoir appelé son homologue Volodymyr Zelensky.
«L’Ukraine avait besoin de toute urgence de la livraison d’armes provenant des programmes annoncés, en particulier de systèmes de défense antiaérienne supplémentaires, pour protéger de manière fiable nos villes, nos communautés et nos infrastructures essentielles», a expliqué e chef de l’Etat ukrainien dans un message sur X.
En parallèle, Washington avait annoncé vendredi une nouvelle série de sanctions visant 400 entités et individus, en Russie, au Bélarus et dans d’autres pays, parmi lesquels une soixantaine d’entreprises technologiques de la défense, dont «les produits et services permettent à la Russie de soutenir son effort de guerre» en Ukraine.