Fin novembre, les Etats-Unis ont utilisé une nouvelle fois leur droit de veto pour protéger leur allié israélien qui mène depuis plus d’un an une offensive militaire dans le territoire palestinien en représailles à l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Les Américains, insistant pour conditionner la trêve à la libération des otages, avaient cette fois empêché le Conseil d’exiger un cessez-le-feu «immédiat, inconditionnel et permanent» à Gaza.
Désormais habituée à prendre le relais du Conseil largement paralysé sur des dossiers brûlants comme Gaza, ou l’Ukraine, l’Assemblée générale apporte régulièrement son soutien politique aux Palestiniens.
Cette fois, elle devrait, sauf surprise, adopter mercredi une résolution très similaire à celle bloquée au Conseil en novembre, mais non contraignante.
Le texte réclame ainsi «un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent » ainsi que « la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages».
Il demande également un accès sûr et «sans entrave» à une aide humanitaire d’ampleur, y compris dans le nord «assiégé» de Gaza et dénonce toute tentative d’ «affamer les Palestiniens».
L’attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.208 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.
Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées sur le sol israélien. Au total, 96 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée.
La campagne militaire de représailles lancée par Israël a fait au moins 44.786 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU.
«Coeur sanglant de la Palestine»
«Aujourd’hui, Gaza est le coeur sanglant de la Palestine et une blessure ouverte pour l’humanité», a déclaré l’ambassadeur palestinien à l’ONU Riyad Mansour au premier jour des débats de l’Assemblée la semaine dernière.
«Les images de nos enfants dans des tentes incendiées, le ventre vide et sans espoir ni horizon, après avoir subi plus d’un an de souffrances et de pertes, devraient hanter la conscience du monde et pousser à agir pour mettre fin à ce cauchemar», a-t-il plaidé, réclamant également la fin de «l’impunité».
Le projet de résolution insiste d’ailleurs sur «le principe de responsabilité», et demande au secrétaire général de l’ONU de présenter des «propositions» pour soutenir le «respect» de ce principe, par l’intermédiaire de mécanismes existants ou en en créant de nouveaux.
La première version du texte vue par l’AFP voulait directement créer un mécanisme international pour aider à enquêter et à poursuivre les personnes responsables des crimes commis dans les territoires palestiniens depuis 2014.
L’Assemblée générale a déjà créé de tels mécanismes, par exemple pour aider à collecter les preuves des crimes commis en Syrie à partir du début de la guerre civile en 2011.
Un deuxième projet de résolution sur la table mercredi se penche sur le sort de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont les opérations dans les territoires palestiniens sont menacées par une récente loi israélienne.
Le texte, estimant que l’Unrwa est «irremplaçable», appelle Israël à respecter son mandat et à lui permettre de poursuivre ses opérations «sans entrave ni restriction» dans les territoires palestiniens.
Israël a par avance dénoncé ces nouveaux textes.
«Si vous voulez vraiment la paix, cela commence par le démantèlement de cette structure de haine et de glorification du terrorisme», a déclaré l’ambassadeur israélien à l’ONU Danny Danon, en référence à l’Unrwa dont Israël accuse des employés d’avoir participé aux attaques du 7 Octobre.
Le pays a plus généralement dénoncé de nouvelles résolutions qui «vilipendent Israël» et mettent en lumière les «partis pris et préjugés» des Nations unies.