La procédure de désignation de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA) est d’ores et déjà contestée par plusieurs dirigeants de cette alliance, souligne alibreville.com dans sa publication.
Le site d’information explique qu’une vingtaine de cadres du Fopa, la principale coalition d'opposition au régime du président Ali Bongo Ondimba, ont choisi lors d'un vote à huis-clos Jean Ping comme candidat unique lors d’une réunion le vendredi dernier.
«Je tiens à remercier chacun d'entre vous pour cette marque de confiance et d'estime, pour m'avoir confié la responsabilité de porter nos couleurs pour atteindre notre ambition à tous, à venir à l'alternance et à créer une nouvelle République démocratique et solidaire», a d’ailleurs déclaré à la presse Jean Ping à l'issue de cette réunion.
Toutefois, le moins que l’on puisse dire c’est que cette désignation ne fait pas l’unanimité au sein même des ténors du front. «Sous le prétexte de l’urgence, une frange du Front s’organise, en dehors des procédures officielles et en l’absence de tout quorum, à tenir des réunions et à rendre opposables à tous, les conclusions auxquelles ils sont parvenus», a déploré le président du Fopa, Pierre-André Kombila, après le dépôt de la candidature de Jean Ping.
Selon alibreville.com, le président du front a dénoncé une imposture, affirmant que la question de la désignation du candidat n'était pas à l'ordre du jour, évoquant même la possibilité d'organiser une primaire d'ici février ou mars. Le parti Union nationale, membre de cette coalition entend également contester la légitimité de cette procédure, car non conforme aux statuts du Front. Ce parti appelle aussi à l’organisation d’une primaire.
«Cette désignation n'engagera ni le Front, ni l'Union nationale, premier parti d'opposition, ni l'Union du peuple gabonais, ni le Rassemblement national des Bûcherons qui se sont désolidarisés de Jean Ping», a déclaré Yves-Antoine Eyene Mba, ajoutant que Jean Ping dispose du soutien de 16 membres du Front sur 27 dont seulement 5 membres fondateurs sur 15, qui ont eux le droit de vote et le pouvoir de décision. Toutefois, il met en garde contre le risque de division au sein de l’opposition.
Pour rappel, la constitution gabonaise prévoit un seul tour de scrutin, ainsi, celui qui arrive en tête est donc élu. Dans ce sens, une foultitude de candidatures va forcément jouer contre l'opposition face au président sortant. L’élection présidentielle est prévue pour le second semestre 2016.