"Un homme est entré dans une aire de gens du voyage à Roye dans la Somme. Il a tué froidement un bébé de six mois, une femme, un homme et il a blessé plusieurs personnes, deux gendarmes, dont l'un très grièvement, ainsi qu'un autre enfant de trois ans", a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve à la presse. "C'est une affaire absolument dramatique et qui suscite dans la Somme, en France et au ministère de l'Intérieur une considérable émotion".
Selon les premières informations données par la préfecture, le meurtrier figurerait parmi les blessés. Quant au gendarme mort, il "est décédé des suites de ses blessures", a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet.
L'enfant gravement blessé était en arrêt cardiaque et a été mis sous assistance ventilatoire, selon la préfecture.
Tension extrême
Les faits se seraient déroulés en milieu d'après-midi. Selon des premiers éléments recueillis sur place par des correspondants de presse, une violente querelle aurait éclaté au sein du camp de gens du voyage, situé tout près de l'autoroute A1. Un homme, peut-être sous l'emprise de la boisson, a ouvert le feu, alors que des gendarmes, alertés, s'étaient rendus sur les lieux.
La situation sur place était extrêmement tendue, selon un journaliste de l'AFP sur les lieux, des gens du voyage exigeant de pouvoir rentrer dans le camp dont les forces de l'ordre, venus avec des chiens, leur interdisaient l'accès. Une voiture a même tenté de forcer un barrage, selon un adjoint au maire de Roye joint par l'AFP, une commune située en milieu rural, à proximité de l'autoroute A1 Paris-Lille. Des gens du voyage ne résidant pas le camp ont accouru sur place après les coups de feu, ce qui a fait monter la tension. Le préfet et le procureur de la République se sont rendus sur place et M. Cazeneuve a demandé au directeur général de la gendarmerie de se rendre sur place.
La dernière flambée de violences dans un camp de gens du voyage s'était produite en 2010 à Saint-Aignan (Loir-et-Cher), avec la mort d'un gitan tué par un gendarme lors d'un contrôle de gendarmerie auquel le gitan avait tenté de se soustraire. Le surlendemain, quelques dizaines d'hommes de la communauté des gitans sédentarisés s'en étaient pris à la gendarmerie de Saint-Aignan.