Un demandeur d’asile se disant Syrien a semé la terreur jeudi matin Annecy et provoqué un vif émoi en France en blessant, armé d’un couteau, cinq personnes dont quatre enfants en très bas âge avant d’être interpellé par la police.
Le président Emmanuel Macron a dénoncé une «attaque d’une lâcheté absolue». «La Nation est sous le choc. Nos pensées les accompagnent ainsi que leurs familles et les secours mobilisés», a déclaré le président français sur Twitter.
L’homme s’est attaqué à des enfants âgés d’environ trois ans qui étaient sur une aire de jeu dans le grand parc qui borde le lac d’Annecy, dans le centre historique. Trois des victimes, deux enfants et un adulte, ont un pronostic vital engagé, a-t-on indiqué de source proche du dossier.
Selon l’identité déclarée par l’agresseur, il est né en 1991, de nationalité syrienne. Il avait obtenu le statut de réfugié par une décision du 26 avril 2023, il était donc en situation régulière sur le territoire français, selon une source au sein de la police. Le caractère terroriste ou non de l’attaque est en cours d’évaluation, selon une source proche du dossier.
«Ça s’est passé à 9h45 (07H45 GMT) ce matin, à l’arme blanche» aux abords du jardin de l’Europe, parc très fréquenté situé sur les bords du lac d’Annecy, a rapporté de son côté la préfecture. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a aussitôt réagi sur Twitter : «Plusieurs personnes dont des enfants ont été blessées par un individu armé d’un couteau dans un square à Annecy. L’individu a été interpellé grâce à l’intervention très rapide ides forces de l’ordre».
«Il voulait attaquer tout le monde. Je me suis écarté et il a foncé tout droit sur un papy et une mamie, et il poignarde le papy», a confié au Dauphiné Libéré l’ancien joueur de Saint-Etienne et de Liverpool Anthony Le Tallec. «C’était la panique totale. Je pense qu’il avait une quarantaine d’années, il avait un bandana ou un turban, il l’a enlevé devant moi. Il ne disait rien de spécial», a dit le sportif qui faisait son footing au bord du lac.
«Il s’attaquait aux bébés»
«C’était un peu irréel (...), il criait, c’était pas forcément compréhensible ce qu’il disait. Il s’attaquait aux bébés (...), il a pris la fuite, les policiers sont arrivés. Ils ont essayé de l’arrêter dans un premier temps sans ouvrir le feu, quand il a compris qu’il était piégé il s’est attaqué à une personne âgée et là ils lui ont tiré dans les jambes», a pour sa part témoigné Malo, un témoin joint par BFM TV qui se trouvait près de l’aire de jeu.
Les abords du parc ont été bouclés par un important dispositif policier, a constaté sur place une journaliste de l’AFP. Selon le quotidien Dauphiné libéré, les victimes ont été transférées au centre hospitalier Annecy Genevois et les témoins ont été acheminés dans un bâtiment proche des lieux du drame. Une cellule de crise a été installée à la préfecture de Haute-Savoie, qui a aussi mis en place un dispositif d’information à destination du public.
Minute de silence
À Paris, députés et membres du gouvernement ont observé une minute de silence à l’Assemblée nationale. La présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet a invité à cette minute de silence «pour eux, pour leurs familles», après cette «attaque gravissime». Elisabeth Borne et Gérald Darmanin sont attendus sur place, ont annoncé leurs entourages à l’AFP.
«Effroyable attaque ce matin sur le Pâquier à Annecy. Toutes mes pensées aux victimes et aux familles», a tweeté le maire François Astorg en demandant au public «d’éviter le secteur du Pâquier pour le bon déroulement des opérations».
L’ensemble de la classe politique a immédiatement réagi. «L’effroi nous saisit tous», a tweeté la présidente du groupe Renaissance (majorité présidentielle) à l’Assemblée, Aurore Bergé, tandis qu’Éric Ciotti (Les Républicains, droite) faisait état d’une «immense émotion et grande colère!».