Inculpé le 2 février de viol et de viol sur personne vulnérable, l'islamologue suisse de 55 ans avait été immédiatement incarcéré dans l'attente d'un débat sur son mandat de dépôt, le temps de préparer sa défense. Mardi, un juge des libertés et de la détention (JLD) a finalement ordonné son placement en détention provisoire, conformément aux réquisitions du Parquet de Paris.
Tariq Ramadan, qui a fait appel mercredi de sa détention provisoire, est incarcéré dans la prison de Fleury-Mérogis, près de Paris. Il conteste toute relation sexuelle avec les deux femmes ayant porté plainte en octobre contre lui pour des faits de viols qui auraient eu lieu en 2009 et 2012.
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Les faits dénoncés se seraient déroulés dans des hôtels, en marge des conférences à succès données en France par l'intellectuel, qui jouissait d'une aura certaine et dont la mise en cause a ébranlé la communauté musulmane en France.
Ce petit-fils du fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans, accusé par ses détracteurs de promouvoir un islam politique sous couvert de discours réformistes, avait fustigé "une campagne de calomnie" au début de cette affaire, pour laquelle trois juges d'instruction ont été désignés.
Ses avocats ont écrit à la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, pour demander la saisine de l'Inspection générale de la justice, instance de contrôle de l'administration judiciaire, affirmant que l'enquête préliminaire a été émaillée de dysfonctionnements au détriment de leur client.
Ils dénoncent notamment la transmission tardive aux enquêteurs d'une note décrivant l'agenda de Tariq Ramadan le 9 octobre 2009, date à laquelle une des plaignantes l'accuse de l'avoir violée.
Cette note, transmise la semaine dernière aux enquêteurs, fait état d'une réservation de billet d'avion pour une arrivée à Lyon (est) à 18H35, alors que la plaignante a évoqué un viol ayant eu lieu l'après-midi. La présence de Tariq Ramadan dans ce vol n'avait donc pu être vérifiée avant son inculpation.