Convoqué mercredi matin par les enquêteurs de la police judiciaire, l'intellectuel controversé a été placé en garde à vue dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte à son encontre pour "viols et violences volontaires".
Après la prolongation de cette mesure jeudi matin, il a été confronté pendant plus de trois heures en fin d'après-midi à l'une des plaignantes qui se présente sous le pseudonyme de "Christelle", selon des sources proche du dossier. Au terme de cette confrontation, révélée par le journal Le Parisien, Tariq Ramadan, qui nie les faits, a refusé de signer le procès-verbal, selon ces sources. "Chacun est resté sur ses positions", a précisé l'une d'elles.
A la suite du scandale Weinstein aux Etats-Unis, qui a entraîné dans de nombreux pays une libération de la parole de victimes d'abus sexuels, deux femmes ont accusé le théologien de les avoir violées. La première plaignante, Henda Ayari, accuse l'islamologue de l'avoir violée dans un hôtel parisien en 2012.
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La défense du théologien a versé au dossier des pièces censées discréditer la parole de cette ancienne salafiste devenue militante féministe.
Parmi ces documents figurent notamment des conversations sur Facebook au cours desquelles une femme qui se présente comme Henda Ayari fait en 2014 - soit deux ans après les faits présumés - des avances explicites au théologien, qui n'y donne pas suite.
La seconde plainte visant Tariq Ramadan a été déposée par une autre femme, "Christelle", fin octobre, quelques jours après la première. Les deux femmes avaient été rapidement entendues par la police, à Rouen (nord-ouest) et à Paris.
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L'essayiste française Caroline Fourest, qui combat médiatiquement cette figure musulmane depuis plusieurs années, a également été auditionnée et a indiqué avoir remis des documents aux enquêteurs. Les avocats de M. Ramadan ont riposté début novembre en déposant une plainte pour subornation de témoin visant nommément Caroline Fourest.
Petit-fils du fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans, Tariq Ramadan a été mis en congé d'un commun accord de l'université britannique d'Oxford, où il était professeur d'études islamiques.
Il n'a pris publiquement la parole qu'à deux reprises depuis le début de cette affaire: sur Facebook, fin octobre, pour dénoncer une "campagne de calomnie" enclenchée par ses "ennemis de toujours", et sur Twitter, début novembre, pour démentir des accusations d'abus sexuels sur mineures dans les années 1990 publiées par le journal La Tribune de Genève et pour annoncer une plainte pour diffamation.
L'affaire suscite de vifs débats entre défenseurs et détracteurs de M. Ramadan et de Mme Ayari. Cette dernière a porté plainte contre X à la mi-novembre après avoir fait l'objet d'injures et de menaces.