Détaillant les chiffres du ministère de l'Intérieur sur les faits délictueux (actions et menaces) à caractère raciste, antisémite et antimusulman, la Commission note que ces faits sont globalement en "hausse conséquente" de 22,4 %, de 1.662 en 2014 à 2.034 en 2015, ajoutant que ce niveau n'a jamais été atteint depuis que ces statistiques sont relevées.
"La courbe de tendance de la délinquance apparente à caractère raciste ne cesse ainsi son inquiétante ascension", déplore la CNCDH.
Par ailleurs, la Commission constate un léger recul de 5,1% des actes antisémites, qui sont passés de 851 en 2014 à 808 en 2015, ainsi qu’une augmentation de 17,5% des autres actes racistes (de 678 en 2014 à 797 en 2015).
"Plusieurs indicateurs vont dans le sens d'un reflux de l'antisémitisme en France particulièrement marqué en 2015, comme si la violence des actes à l'encontre des juifs suscitait un réflexe de compassion et de solidarité à leur égard dans l'opinion publique", analyse la CNCDH.
Paradoxalement, le rapport note que l'indice de la tolérance "marque en 2015 une nette progression" (+5 points), après quatre années de baisse, suivies d'une stabilisation en 2014. Cela "vaut pour l'ensemble des groupes, qui semblent mieux acceptés", relève la commission, faisant observer que depuis la récente vague d'attentats à Paris, la société française refuse les amalgames et valorise l'acceptation de l'autre.
Cette enquête sur l'état de l'opinion a été réalisée pour la CNCDH par l'institut de sondage Ipsos, du 4 au 11 janvier auprès d'un échantillon de 1.015 personnes.