François Hollande a annoncé en Conseil des ministres sa décision de nommer Laurent Fabius à la présidence du Conseil constitutionnel pour succéder à Jean-Louis Debré, a indiqué un ministre à l'AFP sous couvert d'anonymat.
Peu de temps auparavant, le ministre des Affaires étrangères avait lui-même confirmé son départ imminent du gouvernement, confiant qu'il avait participé à son dernier Conseil des ministres. «J’ai accepté la proposition du président de la République. Je serai prochainement auditionné par les deux commissions de l’Assemblée et du Sénat, et si tout se passe bien, je devrais prendre la tête de cette grande institution début mars», a-t-il annoncé aux médias français.
Ancien Premier ministre (1984-1986), patron de la diplomatie française depuis mai 2012, M. Fabius est fortement pressenti pour le poste de président du Conseil constitutionnel, dont la nomination revient à François Hollande.
Son remplacement au Quai d'Orsay sera un des points majeurs du remaniement qui devrait intervenir d'ici la fin de la semaine. Les noms de Ségolène Royal, Elisabeth Guigou, Jean-Marc Ayrault ou de Matthias Fekl ont circulé dans la presse pour le remplacer.
Deux autres membres du Conseil constitutionnel doivent par ailleurs être nommés, sous réserve de validation par les commissions parlementaires compétentes. Le président (PS) de l'Assemblée nationale Claude Bartolone a choisi Corinne Luquiens, secrétaire générale de l'Assemblée, pour remplacer Guy Canivet. Le choix du président du Sénat pour remplacer Renaud Denoix de Saint-Marc devrait être connu mercredi en fin d'après-midi.
Après trois années et demi passées à diriger le ministère des affaires étrangères et du développement international, Laurent Fabius assure partir «avec le sentiment d’avoir travaillé», d’avoir contribué au rayonnement de la France en pilotant cette grosse machine diplomatique de 18.000 agents et d’avoir eu l’opportunité, «rarissime pour un ministre des affaires étrangères, d’être l’acteur de deux grands acteurs internationaux», l’accord sur le nucléaire iranien en juillet 2015 et celui sur le changement climatique en décembre de la même année.
Le chef de la diplomatie française quitte ainsi ses fonctions mais il devrait présider la Cop jusqu'à sa prochaine édition en novembre 2016 à Marrakech.
Reste à présent à connaitre qui le remplacera à son poste. Plusieurs noms sont pressentis dont on citera Ségolène Royale, Mathias Fekl ou encore Elisabeth Guigou.