"La famille de Marcel Gotlib vient de nous apprendre le décès ce jour de Gotlib", chez lui, en région parisienne, a indiqué Dargaud en faisant part de son "immense tristesse".
Marcel Gottlieb, connu comme "Gotlib", avait notamment créé la Rubrique à brac en 1968, une série de bande dessinée farfelue, à l'humour caustique, qui eut un très grand succès.
Il a ravi des générations de lecteurs avec ses personnages loufoques et son imagination délirante, qui ont fait de lui l'un des auteurs phares de la BD européenne.
Des magazines "Pilote à Fluide glacial, il a révolutionné la façon de faire de la bande dessinée, faisant entrer un non-sens britannique et une irrésistible façon de se moquer de tout dans les foyers français. Marcel Gotlib était un génie, un maître, un ami, et c'est bien la première fois qu'il ne nous fait pas rire", écrit Dargaud qui évoque "un dessinateur virtuose" et un "touche-à-tout iconoclaste".
A la fois dessinateur et scénariste, Marcel Gottlieb - son nom sera francisé plus tard - était né à Paris en 1934 dans une famille d'origine juive hongroise. C'était aussi un homme blessé, par son histoire familiale, son enfance sous l'Occupation et la perte d'amis disparus trop tôt.
Ce petit homme gouailleur, pudique et chaleureux, ne dessinait pratiquement plus depuis le milieu des années 1980.
Mais pendant plus de 30 ans, il avait passé dix heures par jour, à sa table à dessin pour créer Gai-Luron, le chien triste et lymphatique, Hamster Jovial, le scout rock'n'roll, Pervers Pépère, le vieux dégueulasse, ou Superdupont, son super-héros tricolore à béret basque inventé avec Lob.
Il a travaillé avec Franquin, René Goscinny, Albert Uderzo et Nikita Mandryka. Il a fondé ou cofondé plusieurs revues, comme L'Écho des savanes en 1972 et Fluide glacial en 1975."Merde, remerde, super merde, Gotlib est mort. Quelle année massacre!", écrit sur son site Fluide glacial, repris récemment par la maison d'édition Bamboo.
"Gotlib a marqué des générations de lecteurs et de dessinateurs par son trait virtuose et son humour loufoque et corrosif", a souligné la ministre de la Culture Audrey Azoulay dans un communiqué.
"Il a fait partie des précurseurs qui ont donné leurs lettres de noblesse à la bande dessinée et montré à quel point l'humour est vital pour notre démocratie", a-t-elle estimé.