Un élève de 14 ans a ouvert le feu mercredi dans le lycée Apalachee de la ville de Winder, dans l’État de Géorgie, tuant deux élèves et deux professeurs, et blessant neuf autres personnes, avant d’être arrêté, ont annoncé les autorités.
«Le tireur est arrêté», a déclaré Chris Hosey, directeur du bureau des enquêtes de l’État de Géorgie, où s’est déroulée la tuerie, «Il s’agit d’un élève de 14 ans scolarisé dans ce lycée. Il sera poursuivi pour meurtre et jugé en tant qu’adulte», a-t-il ajouté.
Les forces de l’ordre sont intervenues dans l’établissement scolaire après des appels d’urgence lancés vers 10H20 mercredi matin. Confronté à un policier détaché à la sécurité du lycée, «le tireur s’est rapidement rendu compte que s’il ne se rendait pas», l’agent allait ouvrir le feu, a raconté Jud Smith, le shérif local. «Il a renoncé, s’est mis au sol et l’agent l’a arrêté», a-t-il ajouté. S’il a déjà parlé aux enquêteurs, «nous n’avons pas connaissance de cible» particulière «pour l’instant».
«Courir et se cacher»
Stephanie Folgar, une élève de 17 ans, était en classe mercredi quand elle a entendu vers 10H30 des tirs dans le couloir. Une professeure est arrivée «et nous a dit de courir vers les toilettes, dans un placard, et de nous cacher».
Une autre élève, Alexsandra Romero, a raconté qu’ils étaient nombreux au début à penser qu’il s’agissait d’un exercice, jusqu’à ce que son enseignante indique ne pas en avoir été prévenue. «Elle nous a poussés dans un coin et on s’est tous collés les uns aux autres. Certains de mes amis pleuraient», précise l’élève. «Je n’aurais jamais pensé que ça arriverait dans un lycée comme le mien.»
La police fédérale américaine (FBI) a indiqué dans la soirée avoir émis en 2023 un signalement sur le suspect, qui avait menacé sur Internet de perpétrer des tirs dans une école, photographies d’armes à l’appui. Il avait alors fait l’objet d’une enquête par les forces de l’ordre d’un comté voisin de Winder, mais avait nié être l’auteur des menaces.
Les écoles locales avaient également été prévenues afin que le suspect fasse l’objet d’une surveillance accrue. «À ce moment-là, il n’existait aucun motif raisonnable d’arrestation ou de mesure supplémentaire de la part des forces de l’ordre», précise le FBI dans son communiqué.
«Épidémie de violences»
Le président Joe Biden, qui tente depuis des années, sans succès, de davantage réguler l’accès aux armes à feu, a affirmé dans un communiqué que les États-Unis ne pouvaient «accepter que cela devienne la norme». «Nous devons mettre fin à cette épidémie de violences par arme à feu dans notre pays, une bonne fois pour toutes», a pour sa part déclaré la vice-présidente et candidate démocrate Kamala Harris.
Le drame de mercredi s’inscrit dans une macabre série aux États-Unis, frappés depuis longtemps par des tueries en milieu scolaire ou universitaire -un phénomène incomparable avec le reste du monde. En mai 2022, 19 enfants et deux enseignantes avaient été victimes d’un effroyable massacre dans leur école d’Uvalde, au Texas, commis par un jeune homme de 18 ans à l’aide d’un fusil d’assaut acheté légalement.