Les dirigeants des pays membres de l’Otan se réunissent à partir de ce mardi 9 juillet à Washington, pour un sommet célébrant le 75ème anniversaire de l’Alliance, mais qui est surtout censé confirmer son soutien à l’Ukraine. Il sera toutefois dominé par un climat d’incertitude politique politique aux États-Unis.
La France a de son côté dissipé, du moins en partie, les doutes régnant de l’autre côté de l’Atlantique. Le résultat des législatives éloigne la perspective d’une arrivée au pouvoir de l’extrême droite, sans toutefois apporter de réponse précise sur qui gouvernera le pays dans les mois qui viennent.
Aux États-Unis, à quatre mois de l’élection présidentielle, le président Joe Biden, 81 ans, doit encore prouver qu’il est capable de battre son rival républicain Donald Trump, mais aussi de gouverner la première puissance militaire mondiale. Les appels se multiplient, y compris au sein de son camp démocrate, pour qu’il renonce à se représenter après le calamiteux débat fin juin face à son adversaire.
Et au-delà des électeurs américains, il devra aussi rassurer les dirigeants des 32 pays de l’Otan attendus à Washington. «Nos alliés s’attendent à un leadership américain», et «qui d’autre pourrait venir (à ma place), j’ai agrandi l’Otan, je l’ai rendue plus forte», a lancé ce dernier le président américain lundi sur la chaîne MSBNC. Une allusion à l’arrivée de la Finlande et de la Suède, respectivement en 2023 et cette année, au sein de l’organisation, à la suite du déclenchement du conflit russo-ukrainien.
De Varsovie où il effectue une visite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réclamé aux Occidentaux une «réponse plus forte» face à la Russie. Attendu ce mardi à Washington, il réclame avec insistance davantage d’armes, en particulier des systèmes de défense antiaérienne.
Sans fournir de détails, Joe Biden a promis lundi qu’il annoncerait, avec ses alliés de l’Otan, «de nouvelles mesures pour renforcer la défense antiaérienne de l’Ukraine afin d’aider à protéger ses villes et ses civils des frappes russes».
Kiev souhaite également, mais sans illusion, que sa candidature pour rejoindre l’Alliance atlantique avance à Washington. L’Ukraine souhaite recevoir une invitation formelle à rejoindre l’Otan, mais plusieurs pays, dont les États-Unis, s’y opposent. Elle devrait en revanche obtenir que cette promesse d’adhésion soit «irréversible», selon un diplomate, précisant toutefois que certaines conditions seraient ajoutées.
Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a assuré de son côté que l’ensemble des mesures en faveur de l’Ukraine, annoncées lors du sommet de Washington, sont autant d’éléments favorisant son entrée dans l’Alliance. Il s’agit d’un «effort très sérieux pour mettre l’Ukraine dans une position dans laquelle elle sera prête à assumer son rôle et ses responsabilités au sein de l’Alliance dès le premier jour» de son adhésion, a assuré un responsable américain.