États-Unis: le «shutdown» évité in extremis

La résolution ayant permis d'éviter le shutdown de l'administration fédérale américaine a été adoptée tard dans la nuit du samedi 30 septembre par la Chambre des représentants, puis approuvée par le Sénat.

Les États-Unis ont évité in extremis la paralysie de leur administration fédérale, avec l’adoption par le Sénat, à trois heures seulement du «shutdown», d’une mesure d’urgence permettant de continuer temporairement son financement. Elle exclut cependant l’aide à l’Ukraine en guerre demandée par la Maison Blanche.

Le 01/10/2023 à 07h05

Grâce à l’adoption par le Sénat d’une mesure d’urgence, les États-Unis ont évité in extremis la paralysie de leur administration fédérale. La mesure d’urgence, adoptée par le Congrès américain trois heures seulement avant le «shutdown», prévoit que la poursuite du financement de l’administration américaine pendant 45 jours. Elle exclut cependant l’aide à l’Ukraine en guerre demandée par la Maison Blanche.

La résolution proposée à la dernière minute par le chef de file des républicains à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a été adoptée par la Chambre avant d’être validée par le Sénat. Adopté avec 335 oui (91 non) à la Chambre, le texte a été ensuite approuvé par 88 sénateurs contre 9.

«Ce soir, les majorités bipartisanes de la Chambre des représentants et du Sénat ont voté en faveur du maintien de l’ouverture du gouvernement, évitant ainsi une crise inutile qui aurait infligé des souffrances inutiles à des millions d’Américains qui travaillent dur», s’est félicité le président Joe Biden, dans un communiqué.

Mais il a immédiatement appelé le Congrès à approuver rapidement l’aide à l’Ukraine qui a été exclue de la mesure de financement d’urgence. «Je m’attends à ce que le président du Congrès respecte son engagement envers le peuple ukrainien et garantisse l’adoption du soutien nécessaire pour aider l’Ukraine en ce moment critique», a déclaré M. Biden dans un communiqué, faisant référence à Kevin McCarthy.

Des centaines de milliers de fonctionnaires américains ont retenu leur souffle à l’approche de l’échéance (minuit dans la nuit de samedi à dimanche, soit 04H00 GMT dimanche), car aucune des deux chambres du Congrès -ni le Sénat aux mains des démocrates, ni la Chambre des représentants contrôlée par les républicains- n’avaient trouvé d’accord sur une loi de finances pour prolonger le budget de l’État fédéral.

Si la mesure de M. McCarthy n’avait pas été adoptée, la première économie du monde aurait ralenti dès dimanche: 1,5 million de fonctionnaires auraient été privés de salaire et le trafic aérien aurait été perturbé, tandis que les visiteurs des parcs nationaux auraient trouvé porte close.

Projet distinct sur l’Ukraine

L’aide à l’Ukraine, pierre d’achoppement entre démocrates et de nombreux républicains, est la grande absente du texte. Les législateurs doivent à présent se pencher sur un projet de loi distinct portant sur une aide militaire et humanitaire de 24 milliards de dollars à l’Ukraine, que M. Biden souhaitait voir figurer dans le budget. Un vote pourrait avoir lieu en début de semaine prochaine, selon les médias américains.

La Maison Blanche avait initialement réclamé que la loi de finances comprenne ces 24 milliards de dollars d’aide. «Je pense qu’il y a une vraie frustration à travers l’Amérique, qui voit ce président ignorer les frontières des États-Unis et se préoccuper davantage d’un autre endroit», a dit M. McCarthy à la presse, en allusion à ce que les républicains qualifient de «crise migratoire aux États-Unis».

Une poignée d’élus républicains trumpistes refuse de débloquer une nouvelle aide à Kiev, estimant que ces fonds devraient être alloués à la gestion de la crise migratoire. Disposent d’un pouvoir disproportionné en raison de la très faible majorité républicaine à la Chambre, ils ont reçu l’ordre de la part de l’ancien président, qui pourrait affronter Joe Biden en 2024, de «paralyser» l’État fédéral à moins d’obtenir gain de cause sur «tous» les dossiers budgétaires en débat.

Sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis avaient connu leur plus long «shutdown», au cours de l’hiver 2018/2019. Selon plusieurs estimations, le PIB du pays avait alors été amputé de plus de 3 milliards de dollars.

Par Le360 (avec AFP)
Le 01/10/2023 à 07h05