La Maison Blanche a catégoriquement rejeté mercredi la possibilité que Joe Biden retire sa candidature à un second mandat, malgré les très vives inquiétudes sur son état de forme. Le président de 81 ans n’envisage «absolument pas» de jeter l’éponge, a affirmé sa porte- parole Karine Jean-Pierre, près d’une semaine après une performance désastreuse pendant son débat avec Donald Trump.
«Je me suis planté», a reconnu à ce propos le principal intéressé, dans un entretien avec une radio locale du Wisconsin (nord). «Je serai dans la course jusqu’au bout et nous allons gagner», a-t-il assuré lors d’une conférence téléphonique destinée à remotiver ses équipes de campagne, selon une source proche.
Un élu démocrate de la Chambre des représentants, Raul Grijalva (Arizona), a été le deuxième à appeler ouvertement Joe Biden à «sortir de la course», dans un entretien au New York Times.
Ces appels n’ont jusqu’ici pas trouvé de relais parmi les poids lourds du parti, notamment chez les gouverneurs démocrates, des figures influentes dans la vie politique américaine, avec lesquels Joe Biden a entamé une réunion mercredi en début de soirée.
Certains sont considérés comme de possibles futurs candidats à la Maison Blanche, par exemple Gavin Newsom (Californie), Gretchen Whitmer (Michigan), J.B. Pritzker (Illinois) ou Josh Shapiro (Pennsylvanie). Tous participent à la rencontre de mercredi, en personne ou en virtuel, selon la Maison Blanche.
Confidences
L’exécutif américain tente par tous les moyens d’éteindre l’incendie ravivé par des révélations du New York Times et de CNN. Les deux médias affirment, sur la base de confidences de proches anonymes de Joe Biden, que ce dernier s’interroge bien sur l’avenir de sa candidature.
Près d’une semaine plus tard, le démocrate n’a pas effacé la très pénible impression laissée par ces 90 minutes face à son rival républicain, lors desquelles il a bafouillé, regardé dans le vide et parfois perdu le fil de sa pensée.
Deux sondages publié mercredi par le New York Times et le Wall Street Journal font état d’une nette avance de Donald Trump dans les intentions de vote à l’échelle nationale, et de préoccupations extrêmement fortes des électeurs quant à l’âge du président.
Joe Biden a prévu de donner vendredi une interview à la chaîne télévisée ABC et de tenir une conférence de presse en solo la semaine prochaine, l’objectif étant de prouver sa capacité à s’exprimer de manière fluide, sans prompteur. Il se rendra aussi dans deux États décisifs, le Michigan (5 juillet) et la Pennsylvanie (7 juillet).
«Deux images»
Donald Trump a lui aussi prévu un déplacement en Pennsylvanie, le 13 juillet, après un voyage en Floride le 9. Le républicain de 78 ans «battra n’importe quel démocrate» en novembre, a assuré mercredi son équipe de campagne.
«Nous avons deux images de Joe Biden. L’une est celle d’un homme au service de son pays, qui se bat pour les Américains, bagarreur, agressif, impulsif. Et nous avons aussi cette image de Biden comme un vieil homme auquel il faut probablement retirer ses clés de voiture. La question est de savoir laquelle de ces images s’imposera», commente Peter Loge, professeur à la George Washington University.
Alors que les spéculations enflent sur son possible remplacement par la vice-présidente Kamala Harris, qui continue à le soutenir sans faille en public, Joe Biden doit absolument convaincre son propre parti de serrer les rangs autour de lui.
En plus de réunir les gouverneurs, il s’est entretenu mercredi avec des leaders démocrates au Congrès, où les élus s’inquiètent pour leurs chances lors des législatives accompagnant le scrutin présidentiel de novembre.