États-Unis: Harris courtise les républicains modérés, Trump persiste sur le «vol de l’élection de 2020»

Kamala Harris, vice-présidente américaine et candidate démocrate à l'élection présidentielle, avec Liz Cheney, ancienne représentante républicaine, au Ripon College à Ripon, dans le Wisconsin, le 3 octobre 2024.

La candidate démocrate à la présidentielle Kamala Harris s’est affichée jeudi avec la républicaine Liz Cheney, qui a appelé les Américains à choisir le camp de «la vérité» plutôt que Donald Trump, qui martèle toujours le mensonge selon lequel l’élection de 2020 lui aurait été volée.

Le 04/10/2024 à 08h02

La candidate démocrate à la présidentielle Kamala Harris s’est affichée jeudi avec la républicaine Liz Cheney, qui a appelé les Américains à choisir le camp de «la vérité» plutôt que Donald Trump, qui martèle toujours le mensonge selon lequel l’élection de 2020 lui aurait été volée.

Dans l’État clé du Wisconsin (nord-est), l’un des «swing states» décisifs dans la prochaine élection présidentielle américaine, Liz Cheney, fille de l’ex-vice président néo-conservateur Dick Cheney, a joué les porte-paroles pour Kamala Harris lors d’un meeting à Ripon, berceau du parti républicain. «Je vous demande de vous tenir dans la vérité, de rejeter la cruauté dépravée de Donald Trump. Et je vous demande plutôt de nous aider à élire Kamala Harris à la présidence», a-t-elle lancé.

Kamala Harris a salué cette figure de la droite américaine comme une «véritable patriote», louant la «conviction de dire la vérité» de cette républicaine, personnage clé de la commission d’enquête sur l’invasion du Capitole le 6 janvier 2021 par des partisans de Donald Trump.

À 33 jours du scrutin de novembre, la vice-présidente et candidate démocrate espère que ce genre de soutiens pris au camp conservateur puisse influencer les rares indécis restants. Donald Trump «piétine de manière irresponsable nos valeurs démocratiques», a-t-elle attaqué, en soulignant les risques de son éventuel retour au pouvoir. «Il a refusé d’accepter la volonté du peuple et les résultats d’une élection qui était libre et équitable.»

Une déclaration qui intervenait au lendemain de la publication par la justice de nouveaux éléments à charge contre l’ex-président. «Avec des complices agissant à titre privé, (Donald Trump) a lancé une série de tentatives toujours plus désespérées pour renverser le résultat de l’élection», a affirmé mercredi le procureur spécial qui instruit ce dossier au niveau fédéral.

Rhétorique violente

En meeting jeudi dans le Michigan, un autre État clé, Donald Trump a continué a s’accrocher à ces allégations qu’il alimente depuis 4 ans sans la moindre preuve. «Nous avons gagné en 2020. L’élection était truquée», a-t-il assuré, contre toute évidence.

Pariant sur sa rhétorique toujours plus violente pour convaincre les électeurs indécis, le milliardaire a une nouvelle fois publiquement insulté sa rivale démocrate, en la traitant de «folle» et en utilisant plusieurs fois le pronom «il» pour la désigner. «Si vous voulez que votre pays descende aux enfers (...) votez Kamala», a-t-il encore déclaré.

Il a aussi accusé le président Joe Biden de dilapider les fonds destinés aux victimes de catastrophes naturelles, alors que l’ouragan Hélène vient de ravager des régions du sud-est des États-Unis, au profit d’immigrés en situation irrégulière qui recevraient des «bons d’achat» et seraient logés «dans des hôtels de luxe».

Lors de son meeting, il n’a en revanche pas évoqué les mémoires à paraître de son épouse Melania Trump, dans lesquels elle soutient fermement le droit à l’avortement. «Pourquoi quelqu’un d’autre que la femme elle-même aurait le pouvoir de déterminer ce qu’elle fait de son corps?», s’interroge l’ex-Première Dame, selon les bonnes feuilles révélées par le Guardian.

Le livre fait déjà le bonheur de l’équipe de campagne de Kamala Harris, qui a hissé la question des droits reproductifs en thème central. La démocrate accuse le candidat républicain d’être l’architecte du recul du droit à l’avortement aux États-Unis. Trois juges conservateurs de la Cour suprême, qui a mis fin à la garantie constitutionnelle à l’IVG, ont été nommés par Donald Trump.

Par Le360 (avec AFP)
Le 04/10/2024 à 08h02