États-Unis: au moins 24 morts dans les incendies à Los Angeles, menacée par des vents violents

Un hélicoptère éclaire un flanc de colline durant les incendies de Palisades, dans le comté de Los Angeles, en Californie, dans la nuit du 11 janvier 2025. AFP or licensors

Los Angeles se prépare au retour de vents violents menaçant d’attiser les incendies qui laissent des scènes de désolation dans son agglomération et ont désormais fait 24 morts, selon un nouveau bilan dimanche soir.

Le 13/01/2025 à 07h02

Assiégée par les flammes depuis mardi dernier, Los Angeles, deuxième ville la plus peuplée des États- Unis, continue de compter ses morts: le bilan s’est alourdi dimanche soir à 24 morts, selon le service de médecine légale du comté.

Dans des zones d’où les flammes se sont depuis retirées, des lotissements ne sont plus désormais que des tas de cendres et de débris. Après une courte accalmie, les vents chauds et secs devraient regagner en puissance jusqu’à mercredi, compliquant le travail des pompiers.

Le service météorologique américain prévoit ainsi un «comportement extrême des incendies et des conditions mettant la vie en danger», qui culmineront avec des vents à 110 km/h dans une «situation particulièrement dangereuse» à partir de mardi matin, a déclaré la météorologue Rose Schoenfeld.

Les pompiers ont averti que ces vents empêcheraient tout retour des évacués avant jeudi, appelant à la patience les habitants qui font la queue parfois des heures dans l’espoir de récupérer des médicaments ou des vêtements chez eux, ou tout simplement voir si leur maison a été détruite ou non.

Sous le feu des critiques

Malgré les efforts de milliers de soldats du feu à pied d’œuvre, le «Palisades Fire» s’est étendu au cours du week-end au nord-ouest de la ville et menace désormais la vallée densément peuplée de San Fernando. Plus de 12.000 habitations et bâtiments ont été détruits ou endommagés par les feux, selon les premières estimations des autorités.

Nombre d’habitants commencent à remettre en cause la gestion des autorités, notamment car les pompiers ont parfois dû composer avec des bouches d’incendie vides ou avec une faible pression. La veille, la cheffe des pompiers de la ville avait pointé le budget insuffisant alloué par la municipalité aux soldats du feu.

Le gouverneur démocrate de l’État, Gavin Newsom, a lui demandé «un examen indépendant complet» des services de distribution d’eau de la ville. Donald Trump a une nouvelle fois attaqué dimanche la gestion des feux par les dirigeants locaux. «Les politiciens incompétents n’ont aucune idée de la manière de les éteindre», a-t-il fustigé sur sa plateforme Truth Social.

«Plan Marshall»

Face aux pillages dans les zones sinistrées ou évacuées, un strict couvre-feu entre 18H00 et 06H00 du matin est désormais en vigueur dans les secteurs de Pacific Palisades et Altadena, les plus ravagés. Les autorités ont annoncé dimanche l’arrestation de plusieurs individus soupçonnés de cambriolages.

Les dommages causés par les incendies devraient se chiffrer en dizaines de milliards de dollars, et certains experts redoutent déjà que ces feux soient les plus coûteux jamais enregistrés. Le gouverneur de l’État a affirmé dimanche sur NBC vouloir lancer un «Plan Marshall» pour reconstruire la Californie et alléger certaines réglementations pour permettre aux habitants de reconstruire rapidement leurs habitations parties en fumée.

Dans la ville, des secouristes assistés de chiens renifleurs continuent d’inspecter les décombres à la recherche de corps. Des pompiers de toute la Californie et de l’ouest américain sont venus apporter leur aide face aux flammes.

Les vents de Santa Ana qui ont attisé ces incendies sont un classique des automnes et des hivers californiens. Mais ils ont atteint cette fois une intensité inédite depuis 2011, selon les météorologues, avec des rafales jusqu’à 160 km/h cette semaine.

De quoi propager les braises très rapidement, parfois sur des kilomètres. Un scénario cauchemardesque pour les pompiers, car la Californie sort de deux années très pluvieuses qui ont fait naître une végétation luxuriante, désormais asséchée par un manque de pluie criant depuis huit mois.

Par Le360 (avec AFP)
Le 13/01/2025 à 07h02