L’Audience nationale, la plus haute instance pénale en Espagne, a accepté de citer comme témoin Mariano Rajoy dans le cadre du procès qui porte sur une période allant de 1999 à 2005 et durant laquelle l’actuel chef de l’Exécutif occupant le poste de secrétaire général du Parti populaire (PP) fut chargé de plusieurs campagnes électorales, a précisé la source judiciaire.
La date de la comparution de Mariano Rajoy n'a pas encore été fixée. Cette comparution a été décidée, malgré l’avis contraire du Parquet, sur demande de l'Association des avocats démocrates pour l'Europe (ADADE), partie au procès dans le cadre de l'accusation populaire.
Président du PP depuis 2004 et chef du gouvernement depuis 2011, Mariano Rajoy est cité à comparaître comme témoin au procès du réseau "Gürtel", qui a débuté en octobre 2016 et se poursuit actuellement.
Selon l'accusation, ce réseau était dirigé par l'homme d'affaires Francisco Correa qui versait des pots-de-vin et distribuait des cadeaux à des fonctionnaires et des élus, pour que ces derniers attribuent des marchés publics à certaines entreprises "amies".
Cette affaire avait notamment entraîné la démission en 2014 de la ministre de la Santé, Ana Mato, dont l'ex-mari est jugé comme un bénéficiaire présumé d'importants cadeaux du réseau.
Un ancien trésorier du PP, Luis Barcenas, est quant à lui tenu de s'expliquer sur l'origine de son immense fortune, jusqu'à 48 millions d'euros placés sur des comptes en Suisse.
En janvier, devant les juges, Luis Barcenas avait admis que le parti disposait "de ressources qui n'apparaissaient pas dans sa comptabilité officielle", mais qui alimentaient une "caisse B" du parti.
Si les entrepreneurs obtenaient un contrat, "ils nous passaient 2 à 3%" du montant, a de son côté affirmé au procès Francisco Correa.








