Cheikh Rached ben Hamad Al-Charqi, 31 ans, est le deuxième fils de l'émir de Foujairah, l'un des sept membres qui composent la fédération des Émirats arabes unis. Il est arrivé à Doha le 16 mai, indique le journal dans son édition de dimanche. Abou Dhabi, un émirat pétrolier est le plus riche de la fédération, son souverain détient également le poste de chef de l'Etat fédéral.
Cheikh Rached a accusé les dirigeants d'Abou Dhabi de chantage et de blanchiment d'argent, mais n'a pas fourni de preuves à l'appui de ses affirmations. Il a également parlé des tensions au sein des dirigeants des différentes composantes de la fédération au sujet de l'engagement des troupes des Émirats au Yémen. Cheikh Rached a affirmé que la fédération a perdu plus de soldats au Yémen que la centaine déclarée publiquement et qu'"il y a eu plus de morts originaires de Foujairah que partout ailleurs".
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Un responsable émirati contacté par l'AFP a refusé de commenter cette information, mais le ministre d'Etat aux Affaires étrangères, Anwar Gargash, y a fait une référence voilée sur Twitter en évoquant une "conspiration contre telle ou telle famille régnante par ceux qui manquent de courage et recourent plutôt aux fuites et aux interviews". Avec l'Arabie saoudite, l'Égypte et Bahreïn, les Émirats arabes unis ont rompu tout lien avec le Qatar en juin 2017, accusant Doha de soutenir des groupes islamistes "terroristes" et d'être trop proche de Téhéran, grand rival régional de Riyad.
Le Qatar, premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié, nie ces accusations. Selon le New York Times, le fait qu'un membre d'une des sept familles princières critique publiquement d'autres dirigeants est une première dans l'histoire de la fédération née il y a 47 ans.