Le sommet réunit depuis dimanche à Charm el-Cheikh, station balnéaire égyptienne placée sous haute sécurité, une quarantaine de chefs d'Etats et Premier ministres des deux rives de la Méditerranée, notamment.
Pour les Européens, le sommet doit favoriser une coopération renforcée avec les pays arabes afin, notamment, de permettre d'affirmer les positions de l'UE dans la région face à la Chine et la Russie, sur fond de désengagement américain.
Donald Tusk, le président du Conseil européen, a estimé dimanche que les deux régions voisines devaient travailler ensemble pour le "bénéfice" des "peuples", et ne pas céder le terrain "à des puissances mondiales loin de notre région".
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Lundi, une session spéciale à huis clos doit permettre aux dirigeants des deux blocs d'échanger leurs points de vue sur les conflits régionaux tel que celui du Yémen, de la Syrie, la Libye, et l'épineuse question israélo-palestinienne.
Dimanche soir le roi Salmane d'Arabie saoudite, dont le pays est à la tête d'une coalition depuis 2015 pour combattre les rebelles Houthis au Yémen, a évoqué ce conflit en fustigeant "l'intervention" iranienne.
Dans une approche similaire, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a déploré la situation en Syrie, au Yémen, en Libye. Il a dénoncé "les mains étrangères" impliquées, selon lui, dans ces conflits, dans une allusion à l'Iran et à la Turquie.
Quant au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, il a estimé que "laisser les conflits au Yémen, en Syrie et en Libye et dans toutes les régions où il y a des conflits armés sans solution politique, ne peut que constituer une carence dont nous devrons rendre des comptes aux prochaines générations".
La cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, s'est, de son côté, efforcée de souligner les positions "communes" aux deux blocs.
"J'attends du sommet que nous abordions toutes ces questions avec un esprit positif", a-t-elle dit.
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Outre les conflits régionaux, les dirigeants doivaient continuer, ce lundi, de se pencher sur diverses préoccupations communes: les migrations, la sécurité, le réchauffement climatique et le développement économique.
Parallèlement, le dossier du Brexit a fait irruption dimanche dans le sommet, avec des déclarations de la Première ministre britannique Theresa May sur les négociations en cours avec ses partenaires européens pour tenter d'éviter une sortie du Royaume-Uni de l'UE sans accord le 29 mars.
Le Parlement britannique devrait se prononcer sur la question "d'ici au 12 mars", a annoncé Mme May.
Mais les dirigeants européens et leurs homologues arabes ont dit vouloir avant tout se concentrer sur la coopération arabo-européenne.
Selon le secrétaire général adjoint chargé des affaires internationales, Khaled al-Habbas, la Ligue arabe attend du sommet de Charm el-Cheikh un "nouveau départ".
Quant à Mme Mogherini, la cheffe de la diplomatie européenne, elle a estimé que le Brexit n'était "pas (son) dossier". "Je parlerai de cela quand le Royaume-Uni deviendra un Etat tiers, ce qui n'est pas le cas", a-t-elle ajouté.
Dimanche soir, M. Sissi a souligné la "participation élevée" de l'Egypte au sommet, signe, selon lui, de succès pour son pays après une période d'instabilité politique et économique causée par la révolte de 2011 et la chute de Hosni Moubarak.
Le sommet organisé par les Egyptiens sous le slogan "investir dans la stabilité" est de fait une "bonne opération pour l'Egypte qui montre, en organisant ce sommet, qu'elle revient sur le devant de la scène diplomatique", a commenté une source diplomatique occidentale.
Parmi les rares absents, côté européen, figurent le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, les dirigeants lituaniens et lettons ainsi que le président français Emmanuel Macron.
La France est représentée par son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et l'Allemagne par sa chancelière Angela Merkel.