Parmi les personnes décédées se trouvent au moins quatre touristes étrangers dont deux Chinois et un Philippin. Pour l’heure, l’ambassade de Belgique ne dispose d’aucune information concernant la présence de ressortissants belges parmi les victimes. Selon le centre médical d'urgences, plus de 81 personnes ont en outre été blessées dans la puissante explosion qui a dévasté une artère du centre-ville à une heure de pointe. L'attentat n'a pour l'instant pas été revendiqué.
Peu après le drame, plusieurs corps démembrés étaient visibles sur les lieux de l'explosion à l'extérieur du sanctuaire d'Erawan, situé sur l'une des principales artères du centre-ville, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. L'explosion est survenue peu après 18h30 locales, moment où de nombreux touristes et fidèles se pressent dans ce sanctuaire à ciel ouvert.
La rue, au-dessus de laquelle passe le métro aérien, était jonchée d'éclats de verre et plusieurs motos carbonisées gisaient sur la chaussée. "C'était une bombe, je pense qu'elle était sur une moto... c'était puissant, regardez les corps", raconte à l'AFP un sauveteur, qui n'a pas souhaité être identifié. D’après le Bangkok Post, un second explosif se trouvant sur un poteau électrique aurait lui explosé alors que les policiers seraient parvenus à désactiver deux autres dispositifs peu de temps après.
A l'hôpital Chulakongkorn, l'afflux de victimes sur des brancards semait le chaos, a constaté un journaliste de l'AFP. Un homme, conscient mais avec une grande partie des cheveux brûlés, semblait perdu au milieu de l'agitation.
Pays très divisé
Ce lieu est un sanctuaire très populaire dédié au dieu hindou Brahma, mais visité aussi par des milliers de fidèles bouddhistes chaque jour. Il est situé sur l'une des plus grandes avenues du centre de Bangkok, capitale très touristique du royaume qui accueille tous les ans des milliers de visiteurs.Le ministre de la Défense a estimé en début de soirée que les auteurs de l'attentat visaient les "étrangers". "C'était une bombe de TNT (...), les gens qui ont fait ça visaient les étrangers pour porter atteinte au tourisme et à l'économie", a déclaré Prawit Wongsuwong.
Depuis mai 2014, la Thaïlande est gouvernée par la junte militaire, qui a pris le pouvoir en mai dernier pour mettre fin à des mois de manifestations meurtrières contre l'ancien gouvernement élu. Le pays reste tendu et profondément divisé après près d'une décennie de troubles politiques, conclus par deux coups d'Etats. L'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, qui s'est exilé pour fuir des poursuites judiciaires, et toute sa famille sont notamment au cœur des fractures du royaume. Il a remporté toutes les élections depuis 2001, mais est détesté par l'élite, notamment de Bangkok.
Le sud de la Thaïlande est en proie à un conflit, oublié sur la scène internationale, qui a fait plus de 6.300 morts depuis 2004, frappant indistinctement bouddhistes et musulmans, soldats et civils, dans cette région rattachée à la Malaisie jusqu'au début du XXe siècle. Les attentats y sont fréquents mais il n'y a jamais eu une attaque confirmée à l'extérieur de cette région malgré les années de guerre.