Désormais, toute personne arrivant à Hong Kong en provenance de Chine continentale a l'obligation de s'isoler deux semaines chez elle, à l'hôtel ou tout autre hébergement. Les récalcitrants encourent six mois de prison.
Cette mesure draconienne doit freiner l'épidémie, qui a déjà fait un mort sur le territoire chinois semi-autonome. Hong Kong, où des habitants font des achats paniques de papier toilette et de denrées alimentaires, a déjà fermé la quasi-totalité des postes-frontières avec le reste de la Chine. Les mesures de confinement restent par ailleurs strictes dans de nombreuses villes chinoises, où des dizaines de millions de personnes doivent rester calfeutrées chez elles.
En visite cette semaine à Wuhan (centre), épicentre de l'épidémie, la vice-Première ministre Sun Chunlan a ordonné aux autorités locales d'adopter des mesures de "temps de guerre" pour rechercher les habitants atteints de fièvre en ratissant les quartiers. La ville, où est apparue en décembre l'épidémie de pneumonie virale, et la province environnante du Hubei sont coupées du monde depuis deux semaines par un cordon sanitaire.
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Nouveaux cas sur un paquebot
Le nouveau coronavirus a contaminé plus de 34.500 personnes et tué 722 patients en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao) – soit 86 décès supplémentaires enregistrés en 24 heures, le plus fort bilan quotidien à ce jour –, ont annoncé samedi les autorités sanitaires. Mais l'épidémie continue de se propager hors de Chine continentale. Plus de 320 cas de contamination ont été confirmés dans une trentaine de pays et territoires, dont deux mortels à Hong Kong et aux Philippines.
Le bilan s'approche désormais de celui de l'épidémie de Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère), qui avait tué 774 personnes dans le monde en 2002-2003. Au-delà de la quarantaine à Hong Kong, de nombreux Etats musclent leurs mesures restrictives à l'encontre des personnes en provenance de Chine. Et ils déconseillent les voyages dans ce pays.
Le Gabon est devenu l'un des derniers pays à interdire l'entrée à tout passager venant de Chine continentale, vers laquelle la plupart des compagnie aériennes internationales ont interrompu leurs vols. Dans le même temps, d'autres pays poursuivaient l'évacuation de leurs citoyens de Wuhan: 213 Canadiens sont arrivés en avion sur une base militaire de l'Ontario où ils resteront isolés deux semaines. Et des milliers de voyageurs et membres d'équipage restent consignés sur deux navires de croisière en Asie.
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Au Japon, le nombre de personnes contaminées sur le paquebot Diamond Princess continue d'augmenter, grimpant samedi à 64 cas. Quelque 3.700 personnes à bord demeurent cloîtrées dans leurs cabines.
A Hong Kong, 3.600 personnes subissent un sort similaire sur le World Dream, dont huit anciens passagers ont été testés positifs. Le Japon a interdit à un autre navire de croisière, où un passager est soupçonné d'être contaminé, d'aborder sur l'archipel.
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Fureur populaire
En Chine, l'épidémie a pris un tour politique avec la mort vendredi du docteur Li Wenliang, ophtalmologue de Wuhan qui avait donné l'alerte fin décembre après l'apparition du virus, avant de le contracter lui même.
Accusé de propager des rumeurs et réprimandé par la police, il fait désormais figure de héros national et de martyr face à des responsables locaux accusés d'avoir caché les débuts de l'épidémie.
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L'émotion et la colère restaient vives sur les réseaux sociaux chinois, où le hashtag "Nous demandons la liberté d'expression" a fait florès avant d'être censuré. Secoué par la fureur populaire, Pékin a annoncé une enquête sur "les circonstances" du décès du docteur.
Des vidéos partagées sur la plateforme de microblogs Weibo montraient un petit groupe de personnes soufflant dans des sifflets vendredi soir devant l'Hôpital central de Wuhan où s'est éteint le "lanceur d'alerte". Une veillée en sa mémoire était également organisée à Hong Kong.
La municipalité de Wuhan a accordé à sa famille 800.000 yuans (104.000 euros) au titre de "l'assurance couvrant les accidents au travail", selon l'agence Chine nouvelle. Dans des structures médicales débordées, les personnels soignants restent très vulnérables au virus: 40 employés d'un même hôpital universitaire de Wuhan ont été contaminés en janvier, selon une étude parue vendredi dans la revue médicale Jama.
Pangolins soupçonnés
Alors que la piste d'un coronavirus provenant initialement de chauve-souris semble se confirmer, des scientifiques chinois ont annoncé que le pangolin, un petit mammifère, pourrait être "l'hôte intermédiaire" ayant, le dernier, transmis l'agent infectieux à l'être humain.
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Le virus serait apparu en décembre sur un marché de Wuhan où étaient vendus des animaux sauvages destinés à être consommés. Toujours au chapitre scientifique, une autre étude dans la revue Jama a par ailleurs indiqué que la diarrhée pourrait être une voie secondaire de transmission.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué que 82% des cas répertoriés étaient considérés comme mineurs, 15% graves et 3% "critiques", moins de 2% des cas s'avérant mortels. Un taux de mortalité pour l'heure très inférieur au Sras.
L'épidémie paralyse l'activité en Chine, où beaucoup d'entreprises et usines restent fermées jusqu'à lundi au moins. Elle devrait plomber l'économie mondiale en raison du poids du géant asiatique – puissance manufacturière exportatrice et moteur de la consommation mondiale.