Côte d'voire: l'agence Moody's attire l'attention sur l'augmentation de la dette publique

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Revue de presseLa dette publique de la Côte d’Ivoire a connu une croissance significative au cours de ces quatre dernières années. Face à ce constat, l’agence de notation Moody’s interpelle les autorités ivoiriennes. Cela n’empêche pas celle-ci de relever la note du pays de B1 à Ba3 avec des perspectives stables.

Le 10/11/2015 à 17h17

Les nombreux emprunts obligataires lancés par le chef de l’Etat ivoirien, le recours à l’aide financière extérieure pour financer le budget vont finir par crever le plafond de l’endettement de la Côte d’Ivoire, souligne abidjan.net à ce sujet. Cette situation a attiré l’attention de l’agence de notation américaine, Moody’s, qui estime que le pourcentage pourrait osciller entre 40 et 45% dans quelques années seulement.

Toutefois, l’agence de notation a relevé la note à long terme de la Côte d’Ivoire de B1 à Ba3 avec des perspectives stables. Cependant, estime abidjan.net, même si cette note vient raffermir les perceptions sur une trajectoire économique prometteuse, elle met l’accent sur le niveau d’endettement de la Côte d’Ivoire, trois ans seulement après son allégement dans le cadre du point d’achèvement à l’initiative PPTE en 2012.

Le niveau d’endettement de la Côte d’Ivoire se situe aujourd’hui entre 34,2 du PIB à 37,5% en 2015. Et selon Moody’s, le rythme effréné à l’endettement impulsé par le président, Alassane Ouattara, devrait faire osciller la dette ivoirienne entre 40-45% du PIBau cours des prochaines années. Néanmoins, rappelle le site d’information linfodrome.com, il n’y a pas de risque de surendettement car le gouvernement reste soucieux des limites de la stratégie nationale d’endettement, citant le ministre du Budget, Abdourahmane Cissé dans une interview publiée en octobre.

L’agence américaine note également le maintien à un niveau faible du déficit public 2,9% du PIB en moyenne entre 2011 et 2015, malgré la hausse des dépenses publiques estimées à 7,9% du PIB en 2015 contre 2,5% en 2011. Une discipline budgétaire tirée par un environnement extérieur favorable avec les cours élevés du cacao, mais aussi par l’amélioration de la mobilisation des recettes fiscales en hausse moyenne de 22,8% sur la période, souligne le rapport.

Par ailleurs, après une croissance du PIB réel en moyenne de 9,2% en 2012-2015, faisant du pays «l’un des trois pays à plus forte croissance dans le monde», Moody’s table sur «une croissance moyenne de l’ordre de 8% par an à moyen terme» portée par la mise en œuvre du Plan national de développement 2016-2020.

L'agence explique aussi que le troisième pilier qui justifie cette note attribuée à la Côte d'Ivoire est relatif au renforcement de la gouvernance institutionnelle. Rappelons qu'Alassane Ouattara en a fait une priorité lors de son premier mandat et qu' il a déclaré vouloir poursuite les réformes de l’administration ivoirienne. Ces efforts devraient contribuer à améliorer le climat des affaires et à augmenter l’investissement privé qui devrait atteindre 10,7% du PIB en 2015 (contre 5,6% en 2011) et puis un minimum de 15% en 2020, selon les prévisions des autorités ivoiriennes.

Par Ismail Benbaba
Le 10/11/2015 à 17h17