C'est abidjan.net qui relaie l'information dans sa publication du 29 décembre. En effet, le lundi 28 décembre, le FPI (Front populaire ivoirien), l'un des partis leaders de l'opposition ivoirienne a invité le gouvernement à «coopérer» avec la justice burkinabè.
Notons que le Burkina Faso a émis le 4 décembre un mandat d’arrêt contre son ancien président, Blaise Compaoré, exilé à Abidjan, pour son implication présumée dans la mort de son prédécesseur Thomas Sankara.
Dans une note largement relayée par la presse ivoirienne, le FPI demande à la justice ivoirienne, au président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, et a son gouvernement de coopérer pleinement avec la justice et les autorités burkinabè afin que Blaise Compaoré soit extradé vers son pays.
Le parti de Laurent Gbagbo estime que le mandat d’arrêt international lancé contre Blaise Compaoré est juste et légitime et que l'ex-chef d'Etat doit pouvoir s’expliquer et répondre de ses actes devant la justice de son pays. Soulignons qu'en octobre 2014, le FPI avait déjà dénoncé sa présence sur le sol ivoirien lorsqu'il avait été accueilli par les autorités ivoiriennes, quelques jours après avoir été chassé du pouvoir par la rue.
Force est de préciser que l'objet du mandat d'arrêt est l'implication de Compaoré dans l'assassinat de Thomas Sankara. Ce mandat inclut aussi des membres de la garde rapprochée de Compaoré, ainsi que le général Diendéré qui avait mené un putsch raté en septembre dernier.
Rappelons que le 23 décembre dernier, le gouvernement ivoirien a affirmé «ne pas avoir connaissance» d'un mandat d'arrêt international contre Blaise Compaore. Ce qui démontre déjà que la Côte d'Ivoire ne répondra pas favorablement à une procédure d'extradition de l'ancien homme fort d'Ouagadougou.
De son côté, Alassane Ouattara a déclaré plus d'une fois, depuis novembre 2014, font remarquer plusieurs publications, que l'ancien président burkinabè est un «hôte» qui peut rester en Côte d'Ivoire «aussi longtemps qu'il le voudra».
Aussi, précisons qu'avant le FPI, la Ligue des Droits de l'Homme avait déjà appelé le gouvernement à extrader l'ex-chef d'Etat vers son pays. «Le président Blaise Compaoré devrait pouvoir aller répondre de ses actes, dans son pays, pour qu'il y ait manifestation de la vérité sur l'assassinat de Sankara», a récemment déclaré Kouamé Adjoumani, le porte-parole de la Ligue ivoirienne des Droits de l’Homme.