Côte d’Ivoire: bientôt un port sec de 300 milliards de francs CFA dans le nord

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La Côte d’Ivoire prépare la construction d’une plateforme de transit portuaire dans sa partie septentrionale en vue de faciliter les échanges commerciaux avec le Burkina Faso et le Mali. Laquelle plateforme va renforcer la compétitivité du port d’Abidjan par rapport aux autres de la région.

Le 08/01/2016 à 21h55

La Côte d’Ivoire va accélérer son projet de création d’un port sec à Ferkessédougou, à 581 kilomètres au nord d’Abidjan en direction du Mali et du Burkina Faso voisins, l'un des projets phares du président Alassane Ouattara.

«Je puis l’affirmer sans ambages, le port sec de Ferkessédougou (…) sera bien une réalité. Tout sera mis en œuvre afin d’obtenir dans des délais raisonnables les financements nécessaires au démarrage effectif des travaux», a déclaré Ally Coulibaly, le ministre ivoirien en charge de l’Intégration africaine, à la faveur d’un atelier de relatif à l’étude de faisabilité du projet.

D’après les premières projections du BNETD, l’agence publique d’ingénierie en charge des études techniques, le projet va s’étendre sur un site de 3.185 hectares déjà identifié. Les travaux vont porter sur la construction d’une plateforme multimodale regroupant des terminaux spécialisés, la construction d’un dépôt d’hydrocarbure et une troisième composante constituée d’un marché à bétails et d’un abattoir moderne à vocation sous régionale.

Estimé à 300 milliards de francs CFA, soit 457 millions d’euros, l’infrastructure vise à faciliter les échanges extérieurs des pays de l’hinterland, sans façade maritime, comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, dont une part important des échanges est acheminée via le port d’Abidjan.

Aussi, la plateforme de transit va-t-elle servir de relais (au port d’Abidjan) à partir duquel ces Etats pourront directement procéder à leurs opérations d’import-export. Un avantage qui va permettre de supprimer la longue et coûteuse descente vers Abidjan.

Pour la Côte d’Ivoire, l’enjeu est de doper la compétitivité du port d’Abidjan, en concurrence directe avec les ports de la côte ouest-africaine de l’Atlantique, notamment les ports de Lomé au Togo, Tema au Ghana, Conakry en Guinée ou encore Dakar au Sénégal, afin d’attirer une part plus importante du trafic généré par ces Etats.

Et, au-delà, le gouvernement entend ainsi créer un important pôle économique ouest-africain dans la partie septentrionale du pays.

Selon les études préliminaires du BNETD, ce sont 65.000 emplois que devrait créer le projet une fois qu'il sera opérationnel.

Par Georges Moihet
Le 08/01/2016 à 21h55