COP28: le chef de l’OPEP demande aux membres de refuser tout accord ciblant l’énergie fossile

Haitham al-Ghais, secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

Dans une lettre adressée datée du mercredi 6 décembre, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a demandé à ses 23 pays membres ou associés de «rejeter proactivement» un accord ciblant les énergies fossiles dans les négociations à la COP28 de Dubaï.

Le 09/12/2023 à 08h38

Le secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a demandé «en urgence» à ses 23 pays membres ou associés de «rejeter proactivement» tout accord ciblant les énergies fossiles dans les négociations climatiques à la COP28 de Dubaï, dans un courrier consulté vendredi par l’AFP.

Dans cette lettre datée du mercredi 6 décembre, le secrétaire général Haitham al-Ghais «presse» ses membres et leurs délégations à la COP28 de «rejeter proactivement tout texte ou toute formulation qui cible l’énergie, c’est-à-dire les combustibles fossiles, plutôt que les émissions» de gaz à effet de serre.

«Il semble que la pression excessive et disproportionnée exercée sur les combustibles fossiles pourrait atteindre un point de basculement aux conséquences irréversibles, car le projet de décision contient encore des options sur l’élimination progressive des combustibles fossiles», affirme M. al-Ghais, disant écrire «avec un sentiment d’extrême urgence».

«Bien que les pays membres» et leurs associés «prennent au sérieux le changement climatique (...), il serait inacceptable que des campagnes aux motivations politiques mettent en danger la prospérité et l’avenir de nos peuples», poursuit le courrier.

La lettre est adressée aux 13 membres de l’Opep, dont l’Irak, l’Iran, les Emirats arabes unies, qui président cette année la conférence climatique des Nations unis, et l’Arabie saoudite, en première ligne pour s’opposer à la sortie des énergies fossiles. Le courrier est aussi envoyé aux dix pays associés, comme le Mexique, l’Azerbaïdjan, la Russie ou la Malaisie, tous présents à Dubaï.

«Résistance désespérée»

«La résistance désespérée de l’Opep à une élimination progressive des combustibles fossiles révèle sa crainte que le vent tourne, ce qui est désormais évident dans les discussions de la COP28», a de son côté réagi auprès de l’AFP Andreas Sieber, de l’ONG 350.org.

«Les projecteurs sont braqués sur la présidence de la COP28», assurée par le patron de la compagnie nationale d’hydrocarbures émiratie Sultan Al Jaber, pour voir «si elle négociera un accord pour une transition juste ou si elle se laissera influencer par l’Arabie saoudite et l’industrie pétrolière», a-t-il ajouté.

«Il est déjà assez regrettable que le deuxième groupe d’intérêt le plus important représenté à la COP soit le lobby des combustibles fossiles et voilà que les solutions» en cours de négociations, «sont bloquées en temps réel par leurs intérêts», a dénoncé Amiera Sawas, de l’initiative pour un Traité de non-prolifération des énergies fossiles, soutenue par des États insulaires et la Colombie.

Par Le360 (avec AFP)
Le 09/12/2023 à 08h38