Burundi: violents combats entre loyalistes et putschistes à Bujumbura

De violents combats se poursuivaient ce jeudi 14 mai, autour du siège de la télévision.

De violents combats se poursuivaient ce jeudi 14 mai, autour du siège de la télévision. . DR

De violents combats ont éclaté ce jeudi 14 mai, autour du siège de la télévision nationale entre militaires loyalistes et putschistes au lendemain d'une tentative de coup d'Etat contre le président Pierre Nkurunziza, en déplacement à l'étranger.

Le 14/05/2015 à 10h54

Ce matin jeudi 14 mai, il était toujours impossible de dire qui détenait effectivement le pouvoir à Bujumbura. Tout l'après-midi de mercredi et une bonne partie de la nuit, militaires loyalistes et putschistes ont mené des "tractations" pour tenter de se rapprocher et éviter un bain de sang. Les Burundais gardent encore très présente en tête la longue et meurtrière guerre civile qui a secoué le pays de 1993 à 2006.Selon les témoins, les combats à la mitrailleuse lourde et au lance-roquettes ont éclaté ce matin autour des locaux de la télévision et de la radio nationales, toujours sous le contrôle des partisans du président Nkurunziza. Selon une source au sein des militaires putschistes, le bâtiment de la RTNB a été attaqué à l'aube après que le chef d'état-major des forces armées burundaises, Prime Niyongabo, resté loyal au président, eut annoncé l'échec du coup d'Etat sur les ondes de la radio nationale.

Le général Niyombare avait profité mercredi du déplacement du chef de l'Etat pour annoncer sa destitution, après des semaines de contestation populaire dans les rues de Bujumbura qui ont fait une vingtaine de morts. L'annonce de la destitution de Pierre Nkurunziza avait été accueillie mercredi par des scènes de liesse dans la capitale Bujumbura, où de nombreux manifestants ont fraternisé avec les militaires et grimpé sur des blindés. Le général à l'origine du putsch, Godefroid Niyombare, a aussi assuré avoir le soutien de nombreux hauts gradés de la police et de l'armée.

Le président burundais Pierre Nkurunziza, quant à lui, se trouvait toujours à Dar es Salaam en Tanzanie jeudi, a affirmé à l'AFP une source au sein de la présidence tanzanienne.

"Il est à Dar, on ne peut pas vous dire où", a affirmé cette source sous couvert d'anonymat. Pierre Nkurunziza se trouvait dans la capitale économique tanzanienne pour un sommet régional consacré à la crise politique déclenchée dans son pays par sa candidature à un troisième mandat présidentiel.

Les dirigeants kenyan, ougandais, tanzanien et rwandais, qui se sont finalement réunis sans leur homologue burundais mercredi à Dar es Salaam, ont condamné le coup d'Etat et demandé un report des élections - des législatives et communales sont aussi prévues le 26 mai.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a exhorté "au calme et à la retenue", alors que le Conseil de sécurité devrait tenir jeudi des consultations d'urgence sur la crise au Burundi, à la demande de la France.

Par Driss Douad (avec AFP)
Le 14/05/2015 à 10h54