Burundi: violences après l’annonce d’un 3ème mandat du président

Arrestation d'un manifestant à Bujumbura par la police antiémeute.

Arrestation d'un manifestant à Bujumbura par la police antiémeute. . DR

Les manifestations se sont poursuivies ce lundi 27 avril pour la deuxième journée consécutive à Bujumbura, après la décision du président Pierre Nkurunziza de se présenter pour un troisième mandat à la présidentielle du 26 juin.

Le 28/04/2015 à 08h14

Climat très tendu au Burundi où trois personnes ont péri, dans des affrontements entre manifestants et policiers, et 320 personnes ont été arrêtées entre dimanche et lundi. La police a utilisé, ce lundi, les gaz lacrymogènes et les canons à eau pour disperser les manifestants, opposés à un nouveau mandat de Pierre Nkurunziza, dans plusieurs quartiers de Bujumbura.

Les autorités ont par ailleurs fermé ce lundi la principale radio indépendante du pays et arrêté l'une des figures de la société civile, Pierre-Claver Mbonimpa, patron de la principale organisation burundaise de défense des Droits de l'Homme.

Dans l'après-midi, des incidents sporadiques ont opposé dans le sud de la capitale des manifestants et des policiers qui tentaient de les empêcher de gagner le centre, où commerces et écoles étaient restés fermés.Pour tenter de calmer le jeu, partout à travers la capitale burundaise lundi, c'est l'armée, perçue comme plus neutre que la police par la population, qui a été déployée.

Tout a démarré samedi, quand le président Pierre Nkurunziza a été désigné par son parti, le Cndd-FDD, candidat à la présidentielle. Ex-chef rebelle, grand sportif de 51 ans et protestant, il est à la tête de l'Etat depuis 2005, et a été réélu en 2010. Les opposants jugent ce troisième mandat inconstitutionnel et surtout contraire aux accords d'Arusha qui avaient ouvert la voie à la fin de la longue guerre civile burundaise (1993-2006).Washington a regretté «une importante occasion manquée» pour la démocratie et a menacé les autorités de prendre des sanctions si le processus électoral n'était pas régulier.L'histoire post-indépendance du Burundi est marquée par les conflits et massacres inter-ethniques dont le petit pays d'Afrique des Grands Lacs, l'un des plus pauvres de la planète, qui vit sous perfusion de l'aide internationale, se remet à peine.

Par Driss Douad (avec AFP)
Le 28/04/2015 à 08h14