Le dernier véhicule sortira «dans la journée», avant la mise à l'arrêt de la dernière ligne de production encore en activité, a précisé à l'AFP un membre de la Commission de réindustrialisation, créée en 2020 pour trouver un avenir à ce vaste complexe industriel.
La fermeture définitive du site, d'où sortaient avant la pandémie près de 200.000 voitures par an, aura lieu comme prévu le 31 décembre, a ajouté cette source. Elle marquera la fin de près de 41 ans d'activité dans ce complexe industriel spécialisé dans la construction de véhicules tout-terrain.
«La fermeture de (l'usine) Nissan me rend très triste», a réagi le secrétaire général du syndicat UGT, Pepe Alvarez, en dénonçant un «mauvais tour» joué aux salariés. «Il faut maintenant que nous trouvions un projet pour la poursuite de l'activité sur le site», a-t-il insisté.
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Le groupe japonais, allié du constructeur français Renault, avait annoncé la fermeture de ses usines barcelonaises au printemps 2020. Cette décision, prise alors que l'entreprise faisait face à d'importantes difficultés financières, avait provoqué la colère des salariés.
Après un premier cycle de négociations, Nissan avait accepté de repousser à fin 2021 la fermeture de son site, initialement annoncée pour l'été 2020. L'objectif était de trouver des repreneurs pour les trois usines qui composent ce complexe industriel (Zona Franca, Sant Andreu y Montcada).
Mais à 15 jours de l'échéance, l'incertitude demeure sur l'avenir de ces installations. Le Chinois Great Wall Motors (GMW), qui avait déposé fin septembre une offre de reprise de la principale usine, a effet annoncé lundi qu'il renonçait à son projet.
«Il s'agit d'une mauvaise nouvelle», concède auprès de l'AFP le membre de la Commission de réindustrialisation, qui considérait cette offre de rachat comme la plus solide. Mais «il y a d'autres projets» qui sont en train d'être étudiés, insiste cette source.
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Plusieurs entreprises de logistique ont ainsi fait part de leur intérêt pour le site, également convoité par le groupe automobile Punch, qui souhaite y produire des voitures à hydrogène. Des projets de production de véhicules blindés et de voitures électriques ont également été déposés. Selon le secrétaire d'Etat à l'Industrie Raul Blanco, les différents projets industriels et logistiques actuellement sur la table permettraient le maintien de «plus de 2.000 postes de travail».
«Nous continuerons à travailler avec Nissan pour parvenir à un accord qui nous permettra de parvenir à la meilleure réindustrialisation possible» et au maintien d'un «maximum d'emplois», a fait savoir dans un communiqué le syndicat Commissions ouvrières (CCOO).
La Commission de réindustrialisation, composée de Nissan, du ministère de l'Industrie, du gouvernement de Catalogne et de représentants des syndicats, doit se réunir vendredi pour étudier ces différentes options.
L'Espagne est le deuxième constructeur de voitures de l'Union européenne derrière l'Allemagne, et ce secteur représente 10% du PIB du pays.