Attentats de Paris en 2015: un suspect évoque des repérages à l'aéroport d'Amsterdam

Des policiers à l'aéroport d'Amsterdam. 

Des policiers à l'aéroport d'Amsterdam.  . DR

Un membre de la cellule jihadiste à l'origine des attentats de Paris et Bruxelles en 2015 et 2016 a raconté aux enquêteurs s'être rendu le 13 novembre 2015, jour des tueries en France, à l'aéroport d'Amsterdam pour des repérages de caches d'armes et explosifs.

Le 10/03/2017 à 17h58

Né en Suède de parents réfugiés syriens, Osama Krayem, 28 ans, avait été arrêté le 8 avril 2016 à Bruxelles et est depuis détenu en Belgique. Quelques heures avant les attaques dans la capitale française (130 morts), il avait pris un car à Bruxelles avec un autre membre présumé de la cellule, Sofiane Ayari, pour se rendre à Amsterdam.

Lors d'une audition en octobre et novembre menée par les enquêteurs belges, Osama Krayem a indiqué avoir été missionné pour aller à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol "repérer des consignes d'un volume assez important afin qu'il y soit entreposé des armes, des explosifs ou de l'argent", d'après la source proche du dossier.

II a dit "avoir déambulé (...) approximativement deux heures sans localiser de consignes" puis être reparti, a ajouté cette source.

Au lendemain des attentats du 22 mars 2016 dans la capitale belge (32 morts), un ordinateur avait été retrouvé près d'une des planques des jihadistes dans la commune bruxelloise de Schaerbeek. A l'intérieur, figurait un dossier "13 novembre" contenant plusieurs sous-fichiers faisant écho aux différents commandos et à des lieux, dont un intitulé "groupe Schiphol".

"Des investigations sont toujours menées en vue d'identifier le projet Schiphol. Les terroristes voulaient peut-être s'y attaquer ou s'en servir comme base de repli", relève une source proche de l'enquête.

Osama Krayem a regagné l'Europe depuis la Syrie en septembre 2015 en passant, comme plusieurs des kamikazes du 13 novembre, par l'île grecque de Leros avant d'être récupéré à Ulm (Allemagne) par Salah Abdeslam, seul membre encore en vie du commando jihadiste ayant frappé Paris.

Son ADN a notamment été retrouvé dans des caches en Belgique ayant hébergé les membres des commandos. Il est aussi soupçonné d'avoir acheté les sacs utilisés pour les attaques contre la capitale belge et avait été filmé par la vidéosurveillance en compagnie du kamikaze du métro de Bruxelles, Khalid El Bakraoui, quelques minutes avant l'attentat.

Inculpé en Belgique, il est visé depuis le 21 novembre par un mandat d'arrêt délivré par la France.

Le 10/03/2017 à 17h58