"Le nombre précis des blessés est n'a pas encore été établi. Il n'y a pas eu de morts et il y a un blessé grave" à la suite de l'agression commise en début d'après-midi à Lübeck, a déclaré dans un communiqué la police de la ville.
L'assaillant a pu être maîtrisé et se trouve en garde à vue, poursuit la même source, qui n'a pour l'instant aucune indication à donner quant aux mobiles du crime. "Les motifs du crime restent à éclaircir, et sont l'objet des investigations en cours", poursuit la police.
"On ne peut rien exclure, y compris un motif terroriste", a déclaré la procureure de Kiel, Ulla Hingst, citée par le journal local Lübecker Nachrichten. Celle-ci a également indiqué à la télévision allemande NTV ne rien pouvoir dire sur l'agresseur, "sinon qu'il s'agit d'un homme dont l'identité n'a pas encore été établie". Selon elle, des démineurs sont sur place afin d'examiner un sac suspect dans le bus.
D'après des témoins cités par les Lübecker Nachrichten, un assaillant a fait tomber son sac au sol dans le bus, puis en a tiré une arme blanche avec laquelle il a attaqué au hasard les autres passagers. Le chauffeur a alors stoppé le bus et a lui-même été attaqué, selon le témoignage. Il a ouvert les portes afin de laisser sortir les passagers, a ajouté la même source.
Selon Ulla Hingst, ce sont les passagers du bus qui ont maîtrisé l'attaquant. Des policiers arrivés sur place ont ensuite interpellé l'assaillant, d'après un témoignage. Selon Lothar H., un témoin âgé de 87 ans cité par les Lübecker Nachrichten, "les passagers ont sauté du bus et criaient. C'était effrayant. Après, les blessés ont été évacués. L'agresseur avait un couteau de cuisine", a expliqué l'octogénaire.
Si le mobile du crime n'a pas encore été établi, les faits interviennent dans un contexte tendu en Allemagne où plusieurs attentats ou tentatives d'attentats islamistes ont été recensés ces dernières années, notamment à l'arme blanche. Dernier dossier en date, en juin 2018 la police a annoncé avoir déjoué une attaque à la "bombe biologique", à la suite de l'arrestation d'un Tunisien soupçonné d'être lié à Daech. L'homme de 29 ans arrivé en Allemagne en 2015 est soupçonné d'avoir voulu remplir l'engin de ricine, un poison.
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L'attaque la plus grave reste celle au camion-bélier du marché de Noël de Berlin en décembre 2016, revendiqué par Daech et qui avait fait 12 morts. A la fin du mois de juillet 2017, un demandeur d'asile en passe d'être débouté a tué une personne à coups de couteau dans un supermarché et en a blessé six autres, un acte motivé selon la justice par "l'islamisme radical".
Outre l'attentat au camion-bélier, Daech a aussi revendiqué en 2016 un meurtre à Hambourg (nord), un attentat à la bombe à Ansbach (sud) qui avait fait 15 blessés et provoqué la mort de l'assaillant, ainsi qu'une attaque à la hache dans un train en Bavière (cinq blessés).
Plusieurs de ces actes ont été commis par des demandeurs d'asile et valent à la chancelière Angela Merkel d'être accusée par ses détracteurs d'avoir fait peser un risque sur son pays en ouvrant la porte à des centaines de milliers de réfugiés en 2015 et 2016.Pour les enquêteurs, aucun des auteurs n'est cependant arrivé en Europe porteur d'ordres de Daech, contrairement à certains des assaillants du 13 novembre 2015 à Paris. Tous semblent avoir organisé leurs actes seuls.
L'Allemagne reste une cible pour des groupes jihadistes, en particulier en raison de son engagement au sein de la coalition combattant l'EI en Irak et en Syrie et dans celle déployée en Afghanistan depuis 2001. Les troupes allemandes ne participent cependant à aucune opération de combat, mais à des missions de reconnaissance, de formation ou de ravitaillement.